Mazafran contre mazafran

De Mazafran I à Mazafran II, l'opposition se vide de tous ses occupants. Un large fossé sépare désormais l'un des chefs de file, le RCD, en l'occurrence, du reste des troupes larguées en plein congrès pour cause de déficit de « lisibilité ». L'Isco (Instance de coordination et de suivi de l'opposition), en rangs dispersés, se vide de sa substance et étale au grand jour ses divergences longtemps contenues dans une unité de façade. A Mazafran II, le retrait tonitruant du RCD a été accompagné par la défection des anciens Premiers ministres et ministres qui ont pris leur distance avec un attelage encombrant. La faillite est largement consommée. Le verdict n'en est pas moins éloquent, il valide l'absence de « représentativité », et surtout d'« une exemplarité » dans la quête d'une « alternative crédible », évoqué dans le discours du secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie, Mohsen Bellabes, lu par le secrétaire national Oumer Saoud. « Les tergiversations pour ne pas dire les tentatives d'investissement particulières ou partisanes qui ont été entendues lors de notre première rencontre ont non seulement brouillé notre message de Mazafran, mais réduit notre efficacité politique et médiatique dès lors que nous n'avons pas recadré nos objectifs et méthodes », a indiqué Bellabes. Les initiatives de l'allié islamiste, le MSP de Mokri, ont-elles pesé dans le divorce sans appel ' Tout y est dans la méthode vivement contestée, mais également dans le changement perceptible du discours de la raison qui se décline, du MSP à l'Avant-garde des libertés, en passant par Jil Jadid, au soutien sans équivoque à l'ANP dans sa lutte remarquable contre le terrorisme. Le temps du « printemps arabe », qui a tant fait rêver les tenants du chaos, n'est donc plus de mise. Le glas a assurément sonné pour les partisans de la « transition négociée et graduelle » aux objectifs diamétralement opposés. Une transition sans les urnes : étrange, n'est-ce pas '