Algérie - A la une


On ne sait pas si cela tient à la victoire écrasante obtenue par le FLN, son parti, aux dernières législatives, mais le ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbès, n'a jamais été aussi offensif, pour ne pas dire excessif. En annonçant qu'il met fin, de manière unilatérale, à toute possibilité de dialogue avec les syndicats du secteur qu'il qualifie de 'minoritaires', il montre un caractère belliqueux qu'on ne lui connaissait pas, lui qui, dit-on, a pleuré à chaudes larmes le 11 mai, à l'annonce des résultats du scrutin.
Est-ce donc cette omnipotence retrouvée de l'ex-parti unique qui a inspiré à Ould-Abbès cette attitude digne d'un ministre à l'ère du parti unique ' Ou alors, veut-il simplement en finir avec une contestation qui paralyse un secteur aussi vital, et depuis si longtemps, pour montrer qu'il est 'l'homme qu'il faut à la place qu'il faut' ' Une formule qui ' est-ce un hasard ' ' était systématiquement de mise pendant le règne du même parti unique. Plus dans les discours que dans la pratique, il est vrai. M. Ould Abbès jouerait donc la carte de l'escalade pour remettre les hôpitaux publics en ordre de marche et regagner ainsi la confiance de celui qui s'apprête à procéder à la nomination d'un nouveau gouvernement, consécutivement à la tenue des législatives. Si tel est le but de cette montée au front sans précédent pour ce ministre qui, jusqu'ici, se distinguait par des déclarations apaisantes, il prend assurément un double risque.
Le risque de provoquer des réactions tout aussi guerrières de la part du corps médical et de ses syndicats avec, en prime, celle des patients déjà livrés à l'abandon. Le risque, aussi, par voie de conséquence, de compromettre ses chances de reconduction dans le prochain gouvernement. Car le chef de l'Etat, qui a à c'ur de soigner la façade de son régime pour crédibiliser ce que l'on veut faire passer pour un 'plébiscite populaire', n'a pas intérêt, aujourd'hui, à alimenter une contestation sociale qui serait de nature à démentir cette supposée communion entre le peuple et le président de la République.
À tous les jeux, qu'ils soient sportifs ou de hasard, il y a de mauvais perdants. Mais au jeu électoral, il y a surtout les mauvais gagnants.
S. C.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)