Algérie

Matricule pour l?occupant, héros pour l?Algérie


Le jeudi 27 mai 1999, à sept heures du matin, Reguieg Abdelkader dit «Pons», rendit l?âme à Dieu. Ce moudjahed est né le 16 janvier 1938, rue de Kabylie, en Ville Nouvelle. Issu d?une famille de condition sociale modeste, dès son jeune âge, avec son frère Houari, ils seront orphelins. Leur père est mort très jeune, laissant les siens sans ressources. C?est sa mère qui peina durement pour amener le pain à sa progéniture. Ayant suivi des études primaires inachevées à l?école indigène, il se mettra à la recherche d?un travail pour aider sa maman dans ces moments difficiles. A l?adolescence, il s?intéresse au mouvement nationaliste, dont le siège «Nadi Es-Sâada» se trouvait à proximité de son domicile. Imprégné des idées de la lutte de la Révolution, il s?engage avec des jeunes dans l?action armée contre le pouvoir colonial dominant. En 1957, à l?âge de 19 ans, il signe ses premières actions de «fida» dans l?attentat du 14 juillet 1957 au boulodrome du plateau St-Michel. Quelques semaines plus tard, sous la direction du Tenazet Tahar, il participera à la «nuit bleue» du 8 septembre 1957 où onze grenades seront lancées contre les intérêts des occupants. Son objectif assigné fut l?hôtel-restaurant «Le Moderne», à côté du théâtre. De nombreux morts et blessés furent enregistrés en cette mémorable soirée. Tous les éléments du groupe se retrouvèrent après leur héroïque mission à la mosquée Si Tayeb El-Mehadji pour un compte-rendu de leur action, sauf un qui n?était pas au rendez-vous. C?était le plus jeune, 17 ans, surnommé le «Rouquin». Celui-ci, après son attaque réussie contre le bar «Le Brésil» face au café Riche, sera rejoint et grièvement blessé. Dans un état comateux et après les soins qu?il reçut, il quitta cet état d?inconscience et s?aperçut qu?il était dans un pavillon cellulaire. Il décida alors de débrancher l?appareillage de réanimation pour se donner la mort afin de ne «donner» aucun nom de ses camarades de combat ! Dix jours après la fameuse Nuit bleue, le réseau fut démantelé par la police française. Pons sera arrêté ainsi que l?ensemble du groupe, sauf Tenazet Tahar, Benslimane Houaria et Boushaba Abdallah, qui mourront lors d?un violent accrochage le 14 septembre 1957 à la cité Petit (Haï Badr). La gendarmerie perdra son commandant Boucon. Après avoir connu les tortures et les exactions de toutes sortes, il sera écroué à la prison d?Oran le 21 septembre 1957. D?autres jeunes du même groupe auront moins de chance et seront livrés à la soldatesque en poste à la ferme «Cola», à la sortie du bois, pour être assassinés, en extra-judiciaire, sous l?appellation de la «corvée de bois». Ces valeureux chahids de la lutte armée étaient Stambouli Benaïssa, Hocine Ould Hadj, Maâtallah Mohamed et Hadj Mazouni. Nous citons les noms de ces martyrs pour les joindre à l?hommage que notre devoir nous impose à rendre à Reguieg Abdelkader pour son amour de la patrie. Il ne sera libéré qu?au mois de mai 1962, après la promulgation du cessez-le-feu.


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