Algérie

Match nul, arbitrage moyen



Comme un match au sommet très attendu, les rencontres Bouteflika contre les Kabyles donnent toujours lieu à des spéculations diverses, à des commentaires d?avant-match et à une gamme de pronostics qui va du nul par consensus d?arbitrage à l?affrontement à balles réelles. Bien sûr, le fair-play n?est pas toujours au rendez-vous, l?un traitant les autres de nains et les autres ne se privant pas de répliquer avec le même adjectif, conjugué au singulier, comme si toute cette confrontation tournait autour du « Je suis le plus grand. » Cette fois-ci donc, comme prévu, ou non, la rencontre s?est passée un peu comme prévu. Ou non. Un discours univox d?un côté avec barricades en kevlar et un slogan très simple, la paix pour tous et en n?importe quelle langue, et de l?autre quelques amabilités, des bouts de silence respectueux et les inévitables dérapages, verbaux, avec le tube incontournable Pouvoir assassin et minéraux avec les classiques jets de pierres pour « rajmer le chitane ». Tant on a vu le pire, on peut dire que la rencontre s?est bien passée entre le président de tous les Algériens et les Algériens les plus turbulents. Chacun est rentré chez soi, le Président avec le soulagement d?une corvée terminée et les Kabyles avec la satisfaction d?avoir chahuté un Président que personne n?ose plus chahuter. Match nul ? En tout cas jusqu?au prochain, tous les Présidents étant définitivement appelés à la corvée d?aller parler aux Kabyles chez eux et en arabe. L?essentiel aura été de jouer la rencontre, ce qui ne fut pas le cas de cet étrange match (de football) de la réconciliation prévu jeudi dernier à Boudouaou entre les policiers et les repentis de la région. Il a été annulé à la dernière minute par la DGSN, pour des raisons encore inconnues. Mais selon la règle, si l?un des adversaires annule le match, c?est un forfait. Les repentis ont donc gagné.



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