Massifs de Haute Kabylie

Importantes opérations de ratissage en préparation Des mesures draconiennes ont été prises en Kabylie après l’attentat de Naciria, tandis que les forces de sécurité se préparent, semble-t-il, à lancer d’importantes opérations de ratissage dans les massifs de Haute Kabylie.A la suite du déplacement dans la wilaya de Tizi-Ouzou du chef de la 1ère Région militaire (RM), lors du week-end écoulé, les wilayas de Tizi-Ouzou et de Boumerdès ont adopté, depuis l’attentat de Naciria, des dispositions sécuritaires des plus rigoureuses. Les rues et ruelles menant ou passant près des établissements publics (Wilaya, Daïras, sièges de la Sûreté et autres cantonnements des forces de l’ordre...) sont ainsi interdites aux véhicules. Dans la ville de Tizi-Ouzou, y entrer est devenu quasiment un parcours du combattant. Il faut, au voyageur venant de Draa Ben Khedda par exemple, se munir de patience afin de pouvoir pénétrer dans la localité. Auparavant, il est invité, au niveau du carrefour de Boukhalfa, à l’entrée ouest et à environ trois kilomètres de la ville, à bifurquer sur la voie rapide menant à Azazga et faire un crochet par Oued Falli, soit deux kilomètres plus loin, avant, enfin, de pénétrer au chef-lieu de wilaya. Bref, il faut toute une gymnastique et plusieurs kilomètres de détours pour arriver à Tizi-Ouzou. Ensuite, pour trouver où se garer, c’est une autre histoire. Le même problème est vécu dans les différentes villes de la wilaya. Dans les cafés, les discussions tournent surtout autour de l’attentat de Naciria, tous les citoyens traduisant leur perplexité devant les nouvelles rapportées par la presse. Le fait que le kamikaze soit d’un village connu de la wilaya voisine, Boumerdès, étonne effectivement plus d’un. Rabah, un vieux de la région de Dellys venu à Tizi-Ouzou pour affaires, dira: «J’ai vécu l’enfer dans la région de Dellys, notamment au début du terrorisme, mais des kamikazes originaires d’Afir, cela est nouveau! On aura tout vu!» Par ailleurs, selon des sources, les forces sécuritaires se préparent à lancer d’importantes opérations de ratissage dans les massifs de Haute Kabylie et dans certains maquis et forêts de Basse Kabylie. «Certes, poursuivent nos sources, les ratissages de ces derniers temps n’ont donné lieu à aucune publication de bilan, mais le fait nouveau est que, désormais, les forces de l’ordre travaillent sur renseignements, devenant ainsi plus ‘rentables’ dans leurs opérations de traque.» Comme l’on ajoute que «les forces de sécurité ont été, récemment, destinataires de renseignements fiables faisant état de la présence de groupuscules armés qui seraient ‘visibles’, ces jours derniers, dans les massifs et maquis du Djurdjura.» Et nos sources de citer, entre autres, la région d’Aït Yahia au-dessus d’Aïn El Hammam, près des Ouacifs ainsi que près du col de Tirourda. D’autres sources affirment également que des groupuscules terroristes seraient dans les maquis et massifs de Boumahni, près de Draa El Mizan, où, selon certains confrères, la camionnette de transport de lait ayant servi à l’attentat de Naciria aurait été bourrée d’explosifs, ainsi que dans les maquis et massifs de la région est de Boumerdès et à Sidi Ali Bounab. Ainsi, toujours selon nos sources, le déplacement du chef de la 1ère RM dans la région indique que des opérations de ratissage de grande envergure seraient donc incessamment lancées et que ces opérations seraient déclenchées en parallèle avec d’autres actions basées, elles, sur le renseignement. En attendant, les citoyens essaient de comprendre le pourquoi de cette recrudescence des actes terroristes alors que les groupuscules armés sont pourchassés et traqués de partout. M. Chabane