Marwan Barghouthi appelle à ne pas «ressusciter un cadavre» Scepticisme sur la relance du «processus de paix»

Le principal dirigeant de l'Intifadha palestinienne Marwan Barghouthi, a appelé à «cesser d'entretenir l'illusion» d'une reprise du processus de paix avec Israël, qualifié de «cadavre». «Le processus de paix a échoué, il est fini, ce n'est plus la peine de tenter désespérément de le ressusciter», écrit Barghouthi. Dans sa lettre publiée à l'occasion du 47ème anniversaire de la Révolution palestinienne, Barghouthi salue plutôt la réconciliation palestinienne engagée entre le Fatah et le Hamas et «appelle toutes les parties à 'uvrer avec sincérité à l'application de l'accord de réconciliation, en s'inspirant du document d'entente nationale».La rencontre entre palestiniens et israéliens à Amman en Jordanie dans le but de relancer un processus de paix moribond, voire mort et enterré, suscite le scepticisme malgré les satisfecits d'usage. La Jordanie et les membres du Quartette international sur le Proche-Orient ont salué la rencontre en question, tout en appelant les deux parties à poursuivre leurs efforts en vue d'une reprise des négociations suspendues depuis plus d'un an à cause de la mauvaise foi des israéliens.Pourtant, la réunion d'Amman n'a donné lieu à aucune percée, bien que les parties soient tombées d'accord pour se retrouver à nouveau demain au même endroit pour poursuivre les discussions. La rencontre d'Amman a été qualifiée de «positive» par la Jordanie qui a souligné que «toutes les parties ont exprimé leur engagement dans une solution à deux Etats». Amman semble vouloir remplacer le Caire après la chute de Moubarak pour reprendre le rôle de médiateur dans les négociations. De nombreux mouvements palestiniens ont dénoncé cette nouvelle disponibilité de l'Autorité sans le préalable de l'arrêt de la colonisation. Le Front populaire de libération de la Palestine FPLP parle «d'erreur fatale». Mahmoud Abbas risque en effet d'entamer le peu de crédit recueillit auprès des palestiniens durant l'épisode de l'Onu lorsqu'il a bravé «l'interdit» américain en allant au bout de sa démarche. Aux Etats-Unis, la Maison Blanche a estimé que la réunion constituait une «évolution positive» et a exprimé son espoir de voir cette rencontre déboucher sur des progrès. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a exhorté Palestiniens et Israéliens à poursuivre leurs efforts de paix après leurs négociations «prometteuses» en Jordanie. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est réjoui, de son côté, de la réunion entre Palestiniens et Israéliens. La Russie s'est félicitée de la rencontre d'Amman et a appelé à éviter les «actions unilatérales»
à propos notamment de la question de la colonisation israélienne, principal obstacle à la reprise des négociations.Récemment, le président palestinien Mahmoud Abbas a mis en garde le Quartette contre l'échec du «processus de paix», bloqué depuis septembre 2010, si ce dernier ne parvenait pas à relancer les négociations d'ici au 26 janvier, date à laquelle les deux parties devraient présenter des propositions détaillées en vue d'un règlement.
M. B./agences