Marchés pétroliers

Le moral des marchés pétroliers ne s'améliore point. Hier, les cours ont entamé la semaine en tendance baissière. L'arrivée de la gauche radicale au pouvoir en Grèce n'a fait qu'assombrir davantage les perspectives, revivifiant les craintes des marchés d'assister à une sortie de la Grèce de la zone euro.De nombreux investisseurs pourraient s'éloigner des actifs qu'ils jugent à risque, comme le pétrole, de crainte de voir le rejet grec de l'austérité s'étendre en Europe. C'est l'appréhension nouvelle qui se dégageait, hier, des marchés, plombés déjà sans relâche par une offre mondiale de pétrole surabondante. Les observateurs parient sur une semaine difficile pour les prix, au lendemain de la victoire électorale en Grèce du parti de gauche radicale Syriza.Pour nombre d'analystes, l'arrivée au pouvoir de la gauche radicale est une source d'instabilité et d'inquiétude, car les représentants de Syriza ont été élus sur le rejet explicite des politiques de rigueur imposées par l'Union européenne (UE) à ses membres. Les cours se sont ainsi repliés, hier, sur les deux marchés londoniens et new-yorkais, conséquemment à l'apparition de nouveaux foyers d'inquiétude sur le vieux continent.Vers 15h, le baril de brent de la mer du Nord (référence pour la cotation du pétrole algérien) pour livraison en mars valait 47,95 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 52 cents à 45,07 dollars, atteignant même en début d'échanges asiatiques 44,35 dollars, son niveau le plus faible depuis la mi-mars 2009.La victoire de Syriza a fait également chuter, hier, l'euro à son plus bas niveau en 11 ans. La monnaie unique est tombée brièvement à 1,1098 dollar. Ainsi, la force persistante du dollar, monnaie dans laquelle sont libellés les achats d'or noir, fait souffrir davantage le pétrole et rend les achats plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises et surtout d'euros. Les investisseurs voient ainsi d'un mauvais ?il la victoire de la gauche radicale aux élections grecques.L'équation d'une remontée des cours du pétrole brut se complique davantage sous l'effet de la combinaison de plusieurs facteurs déprimants. La semaine dernière, le nouveau roi Salmane d'Arabie Saoudite avait écarté un quelconque changement de la politique énergétique du royaume wahhabite, mettant ainsi en doute les espoirs d'un réajustement de l'offre mondiale de pétrole. Il est attendu, en deux mots, que l'Arabie Saoudite va continuer à inonder le marché de pétrole, alors que l'offre reste surabondante et menace tout espoir d'une reprise des cours au dessus des 50 dollars le baril.