Algérie

Marchés informels et... points noirs



Constantine, ce n'est un secret pour personne, n'a jamais réussi à maîtriser vraiment l'implantation anarchique des marchés de fruits et légumes, intra-muros, autour desquels se greffent, en prime, des activités commerciales en tous genres, créant des situations ingérables. Ni leurs délocalisations cycliques, ni les tentatives de leur restructuration n'ont pu empêcher qu'ils essaiment leurs nombreuses concentrations d'étals de fortune. Les opérations, menées dans ce sens par les services compétents pour les éradiquer, ont connu les mêmes échecs face à la détermination de ces commerçants, ni marchands ambulants, ni totalement sédentaires. La vérité est que, une fois le décor du marché sauvage planté, et la fidélisation de la clientèle acquise, la politique du fait accompli installe la situation dans la durée. Daksi, Oued El-Had, Quatrième Kilomètre, cité Kouhil Lakhdar... etc., d'une délocalisation à l'autre, ces marchés font de la résistance depuis des lustres. A l'initiative de la présidente de l'association de défense et de la protection du consommateur, c'est le point noir du marché de Boudraa Salah, installé depuis longtemps sur les flancs de la «descente aux enfers» d'El-Ménia, un théâtre permanent d'accidents spectaculaires et meurtriers à la fois, qui est montré du doigt. La situation y est devenue alarmante, sur tous les plans, affirme-t-elle, celui de la sécurité des citoyens, obligés de slalomer au milieu des voitures et des poids lourds pour accéder au marché, les nuisances provoquées par le stationnement anarchique des automobilistes tout le long de la double voie, et, bien sûr, l'hygiène catastrophique avec l'amoncellement de montagnes de détritus au pied des habitations alentour, l'abattage clandestin de poulets, moutons, veaux et vaches, le ruissellement à l'air libre des eaux usées... etc. L'endroit en tous cas, un pente d'une déclivité de près de 30% dont la dangerosité est réputée sur tout le territoire national, qui se paie en plus une activité commerciale d'une telle ampleur, c'est tout le paradoxe d'une ville de Constantine livrée aux répugnances d'un tissu urbain gravement disqualifié. «Le marché de Boudraa Salah doit être restructuré, délocalisé, ou éradiqué, mais il faut faire quelque chose», clame l'animatrice de l'ADEPC, Mlle Sakina.
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