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Manque de lieux de loisirs à Batna


Manque de lieux de loisirs à Batna
Les promeneurs viennent y marcher, les uns pour flâner, les autres pour se maintenir en forme. Les jeunes aventuriers y campent la nuit.Beaucoup parmi les habitants de Batna se plaignent à raison du manque de distractions et de divertissements dans la wilaya, d'endroits où sortir, où se détendre en compagnie des siens, un verre de thé à la main en dehors des murs des maisons. La saison chaude venue, ce sont les placettes en carrelage et autres principaux axes de la ville qui sont envahis par des milliers de personnes. Jeunes, moins jeunes, femmes, hommes, conservateurs ou progressistes, tous sont dehors. Tous veulent se distraire et le choix n'y est pas.À défaut d'endroits aménagés, ils se tournent vers mère nature qui, elle, leur a fait un cadeau inestimable. Le village de Condorcet, appelé aussi Hamla, est un petit bout d'Eden à quelques kilomètres de la ville de Batna, qui devient une destination incontournable. Situé au piémont de la montagne de Chlaâlaâ, il offre un cadre naturel aussi beau que rare : Des étendues de verdure ponctuées de cèdres de l'Atlas, imposants, majestueux, de plus en plus denses à force qu'on pénètre dans la montagne.La petite route traversant le village se sépare en deux. L'une se faufile entre les montagnes et l'autre y pénètre et nous ramène vers une source d'eau. C'est là où tout le monde trouve son compte. Les petites et grandes familles viennent se détendre le jour, pique niquer lorsque ce n'est pas la Ramadhan. Les bambins jouent sur les balançoires et autres jeux installés par la commune. «Je renouvelle l'air de mes poumons» , nous a dit une mère de famille. Les promeneurs viennent y marcher, les uns pour flâner, les autres pour se maintenir en forme.Les jeunes aventuriers y campent la nuit. A l'exemple de Djalil, un campeur invétéré qui raconte que passer une nuit là-bas est un plaisir à part, à faire et à refaire, sans cesse. Tout y est : une dizaine d'amis sous une tente, des guitares à la main devant un feu de camp, qui sert aussi de barbecue. «La véritable animosité est en société, en ville, en milieu urbain, pas dans la nature ; c'est une véritable sensation de bien-être qui nous envahit», nous a-t-il dit.Lorsque la fréquentation est à son comble, on assiste, béats, à un spectacle très stressant s'il se passait en ville, mais drôle, fantasque et légèrement absurde étant en pleine montagne les embouteillages. La piste, ou ce qu'il en reste, qui pénètre dans la montagne, ne peut contenir difficilement en largeur que deux voitures. Et c'est une file interminable de véhicules, de toute taille, qui man?uvrent pour s'en sortir.Ramadhan n'y change rienLe Ramadhan venu, la fréquentation ne faiblit pas. La source d'eau attire autant. On vient se rafraîchir ou remplir des jerricans. L'endroit ne se vide qu'une heure avant la rupture du jeûne. «En plus de la chaleur et du vide, on jeûne. C'est une motivation de plus pour sortir et changer d'air», nous dit Aziz, un jeune père de famille. En soirée, ce sont les amateurs de grillades et de dominos qui se réunissent là-bas.On joue, on discute, on mange et on se détend.Les rares cafés du village sont bondés de visiteurs et la salle de jeux (PlayStation) ne désemplit pas. «On joue ici et pas en ville pour aller quelque part et le cadre est féérique», dixit Hamza, un habitué des lieux. Quelques-uns, plus rares, y prennent le s'hour avant de rentrer finalement dormir. Les 400 000 habitants de la ville de Batna éprouvent plus que jamais le poids de l'oisiveté saisonnière et le besoin de se distraire. Et comme le besoin rend créatif, une nouvelle destination est née. Une destination «par défaut» certes, mais un paradis.


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