Algérie - A la une

Manifestations après l'annonce du nouveau gouvernement



Depuis une quinzaine de jours, le Premier ministre Noureddine Bedoui ?uvre pour la formation de son gouvernement après la démission d'Ahmed Ouyahia. L'annonce du nouveau gouvernement, dimanche soir a divisé la rue entre ceux qui la considère comme un début de sortie de crise et ceux qui la réfutent et la qualifie de «man?uvre politicienne». Une sortie mitigée a été observée avant-hier soir et hier, au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement.Bien que le mouvement ne semble pas fléchir, mais depuis les appels du chef de l'ANP, Gaïd Salah, à activer les articles 7, 8 et 102 de la Constitution, le peuple semble être en «accord» pour une solution de sortie de crise. Le motif de la sortie nocturne, malgré la pluie était la «rapidité et la médiocrité des profils choisis pour composer le gouvernement qui représentera, même temporairement le peuple». Un peu plus de 19h00 quand les médias nationaux ont annoncé la nomination du nouveau gouvernement conduit par le Premier ministre Noureddine Bedoui, dans un communiqué publié par la Présidence. Quelques minutes après cette annonce, et à chaud la rue d'Alger-centre a accueilli une dizaine de manifestants, sortis dénoncer «l'indifférence du pouvoir vis-à-vis des revendications constituantes du peuple», qualifiant le travail de Bedoui de «bâclé et peu recherché vu les profils méconnus porté à la tête des ministères de la République».
«Nous sommes sortis pour démontrer de façon tangible et pacifique notre mécontentement quant à cette nouvelle provocation», estime Yasser, jeune garçon tout chétif, habillé en survêtement et chaussant des claquettes. Ses cris se sont joints à ceux des autres jeunes qui ont investis la rue, brusquement. «Le gouvernement semble être inflexible et ne veut pas céder aux appels de la rue et passer le flambeau à la jeunesse pour édifier une nouvelle Algérie», s'est exclamé Tarek, étudiant en droit. Il se dit être «bluffé» par l'«amateurisme» des autorités dans le choix de ces «nouvelles figures du gouvernement, peu connues du public». Peu de temps après avoir dévoilé les noms du gouvernement de Bedoui des publications et vidéos fusent sur les réseaux sociaux sur les nouveaux profils. Le mouvement a repris au lendemain de l'annonce. Tôt le matin, une centaine de personnes a observé des rassemblements au niveau du centre d'Alger pour contester ladite nomination.
Ils sont sortis pour réclamer d'«appliquer sans attendre l'article 102 de la Constitution ainsi que les articles 7 et 8», comme ça avait été proclamé par le chef de corps d'Armée Gaïd Salah, il y a quelques jours. Cependant, les réactions restent mitigées et divisées entre ceux qui «estiment que ce nouveau gouvernement marque le début de la transition» et ceux qui «voient en cette action une manipulation et un gain de temps pour maintenir la locomotive». Des interprétations diverses et surtout populistes pour la plupart qui ne mesurent toujours pas l'impact de ce mouvement sur l'avenir du pays. Ces comportements sont de moins en moins soutenus et la classe intellectuelle qui appellent à la «vigilance dans l'interprétation des événements», alertant aussi sur «le danger du matraquage médiatique».
«La désignation du gouvernement peut être perçue comme une perspective d'un début de sortie de crise et l'application de l'article 102, comme demandé par le peuple», explique le journaliste et écrivain Chérif Abdedaïm, qui estime toutefois que «la nécessité actuelle réside en le rôle des médias à éclairer et informer le citoyen sans l'induire en erreur comme le font certains médias propagandistes nationaux et internationaux ?uvrant dans la désinformation et la désorientation de l'opinion publique».
Pour lui et pour plusieurs autres intellectuels, «les médias doivent être objectifs pour accompagner le peuple dans sa lutte». Ce sont les réactions de certains intellectuels qui ne souhaitent pas voir l'Algérie sombrer dans le vide. Cependant, cette position est contestée par d'autres personnalités politiques et publiques qui considèrent la constitution du nouveau gouvernement comme une «atteinte à la volonté populaire et comme une man?uvre politique». «Nous devons changer de ton et passer d'une révolte à une révolution», a apostrophé, un homme tenant la main de sa petite fille rencontré lors de la sortie d'hier à la Grande Poste. L'écart des positions s'agrandit entre opposants et adhérents à quelques semaines de la fin du mandat du président Bouteflika. Une démarche réfléchie s'impose pour éviter la dérive au pays.


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