Algérie

Man?uvres militaires marocaines à la veille des négociations avec le polisario


Rabat menace la paix dans la région Le Maroc crée un climat de guerre, dans les territoires occupés du Sahara occidental, à la veille du quatrième round de négociations, prévu à partir de demain jusqu?au 18 de ce mois à Manhasset (New York). Des forces terrestres, aériennes et de la marine royale marocaines participent depuis mardi dernier à des man?uvres à Aousserd (sud-est du Sahara occidental) et Dakhla (sud-ouest), alors que des positions militaires dans d?autres parties occupées du territoire sahraoui sont le théâtre de mouvements frénétiques de troupes. Ces opérations militaires se déroulent sous le commandement du général de corps d?armée, Abdelaziz Benani, avec la participation des corps de l?aviation, à quelques encablures de Tifariti, ville située à une centaine de kilomètres du mur de la honte, érigé par Rabat, avec l?aide des Etats-Unis et d?Israël, et où étaient organisées souvent les festivités du Front Polisario. Par ces man?uvres, le royaume chérifien a franchi un pas de plus par rapport à sa menace, brandie par son ministre des Affaires étrangères au lendemain du 12e congrès du Front Polisario qui s?est tenu à Tifariti, celle de recourir à tous les moyens pour ramener cette ville sous sa souveraineté. Ce qui constitue une sérieuse violation du cessez-le-feu instauré par les Nations unies en 1991. Cette démonstration de force marocaine porte aussi un nouveau coup au processus de négociations, engagé sous les auspices des Nations unies, entre les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, sur la base des résolutions 1754 et 1783. Cela dénote en tout cas un entêtement et un maintien de la position figée que le Maroc a toujours eue et qui ignore totalement les résolutions du Conseil de sécurité. Cette énième menace marocaine a amené le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, à appeler l?ONU à intervenir d?urgence pour arrêter ces man?uvres militaires, déplorant une telle « provocation » à la veille du 4e round des négociations entre les deux parties. M. Abdelaziz avertit dans une lettre adressée jeudi au secrétaire général de l?ONU, Ban Ki-moon, d?« une volonté réelle de surenchère militaire dans la région ». « Nous vous adressons un appel urgent pour faire en sorte que le gouvernement marocain mette fin à ces préparatifs et à l?implantation d?armes de destruction et de troupes au Sahara occidental, qui relève de la responsabilité de l?ONU dans l?attente d?y organiser un référendum d?autodétermination, pour l?intérêt de la paix, la sécurité et la stabilité de la région », a-t-il ajouté dans la lettre, dont une copie a été également adressée à l?actuel président du Conseil de sécurité, le Russe Vitaly Churkin. Le SG du Front Polisario déplore « une volonté belliqueuse du gouvernement marocain en contradiction flagrante avec la l?énergie dépensée par le Polisario et le peuple sahraoui pour la paix et la recherche d?une solution pacifique que préconise l?ONU depuis son implantation dans le territoire en 1991 ». Pour M. Abdelaziz, le gouvernement marocain a déclenché « une guerre réelle contre le peuple sahraoui, l?ONU et le droit international », partant de ces man?uvres militaires, des « pratiques répressives barbares et des atteintes flagrantes aux droits humains contre les civils sahraouis, ainsi que du black-out médiatique et militaire imposé au Sahara occidental, majoré de son refus d?organiser un référendum d?autodétermination du peuple sahraoui ». Les prochaines négociations « doivent s?accompagner d?un strict respect du cessez-le-feu instauré par les Nations unies en 1991 », estime pour sa part le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. « Je ne veux pas penser à une reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario », a-t-il ajouté dans une interview à Reuters, reprise par l?APS, estimant que la reprise des hostilités représenterait « une évolution dangereuse et dramatique pour l?ensemble de notre région ». « La décolonisation du Sahara occidental n?est pas un casus belli entre l?Algérie et le Maroc », a-t-il martelé, ajoutant que « cette décolonisation relève exclusivement de la responsabilité des Nations unies et du Conseil de sécurité », a encore affirmé le chef de l?Etat. Il a en outre réitéré que la négociation reste « la seule voie pour permettre à notre région de trouver définitivement sa sérénité et s?engager résolument sur la voie de l?intégration pour pouvoir relever les multiples défis de la globalisation ». Interrogé au sujet d?un éventuel échec des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, M. Bouteflika a estimé qu?« il n?est pas dans la nature de la diplomatie d?accepter l?échec ». « Je suis certain que les deux parties en présence, le Maroc et le Front Polisario, n?ont pas encore épuisé toutes les possibilités qu?offrent la négociation et l?avantage de pouvoir se parler directement sans pré-conditions, comme l?a demandé de Conseil de sécurité de l?ONU pour trouver une solution durable au conflit dans le respect de la légalité internationale et du droit imprescriptible du peuple sahraoui de choisir librement son destin.


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