Man'uvres militaires dans la région: Le Maroc ouvre la porte à l'armée sioniste

Au moment où le Maroc ouvre grand la porte à l'armée sioniste pour des man?uvres militaires dans la région du Maghreb, son armée vit, dans les régions sud du pays et dans les territoires sahraouis occupés, une situation des plus difficiles. Des cas de désertion et d'insubordination quasi quotidiens sont signalés. Face à des situations invivables, des soldats marocains fuient leur cantonnement pour rejoindre les territoires sahraouis libérés et même la Libye.Deux ans et demi après la signature des accords d'Abraham entre le Maroc et Israël, la Brigade Golani, une unité d'infanterie sioniste, engagée régulièrement dans les territoires palestiniens occupés, et douze soldats israéliens ont posé pieds au Maroc pour participer, pour la première fois, à des man?uvres militaires qui ont commencé hier, à une centaine de kilomètres de la frontière sud algérienne. Il s'agit de la 19e édition de l'exercice international «African Lion», co-organisée par Rabat et Washington, et qui doit mobiliser près de 8.000 soldats en provenance de 18 pays, dont Israël, durant une dizaine de jours. «C'est la première fois que l'armée israélienne prend une part active à ces man?uvres internationales sur le sol marocain», souligne un communiqué de l'Etat sioniste. «Pendant les deux prochaines semaines, nos soldats vont se concentrer sur un entraînement dans différentes situations de combat qui combinent guérilla urbaine et guerre souterraine, et qui se conclura par un exercice conjoint pour toutes les armées participantes», détaille le communiqué.
Israël avait déjà participé à «African Lion» l'an dernier mais seulement au niveau des observateurs militaires internationaux, sans déployer de soldats sur le terrain. Notons également que les troupes israéliennes participent uniquement aux exercices qui se déroulent sur le sol marocain, avant de se retirer de certaines parties de l'exercice qui se déroulent également au Ghana, au Sénégal et en Tunisie, à cause de l'inexistence de liens diplomatiques entre ces pays et Israël. Selon l'armée marocaine, ces man?uvres comprennent des exercices de planification opérationnelle et de lutte contre les armes de destruction massive, des entraînements tactiques terrestres, maritimes, aériens et des forces spéciales, ainsi que des opérations aéroportées. Rappelons que toute cette normalisation entre l'Etat sioniste et le Makhzen a été soutenue par Washington en contrepartie d'une reconnaissance par les Etats-Unis de la «souveraineté marocaine» sur le territoire du Sahara occidental. Le président de la Knesset Amir Ohana, un proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu et membre de son parti le Likoud (droite), est attendu aujourd'hui mercredi au Maroc pour une visite officielle, à l'invitation de son homologue Rachid Talbi El Alami. Ohana, ancien ministre israélien de la Sécurité intérieure et membre du Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahu, est d'origine marocaine.
Mais ce « beau »tableau dont le Makhzen veut se convaincre et convaincre sa population cache mal la dure réalité vécue au sein de l'armée marocaine. Dans la réalité, l'armée marocaine, notamment au Sud, vit de terribles conditions, autant que la population marocaine confrontée aux durs aléas économiques. Des sources médiatiques, dont le quotidien arabophone El Khabar, ont révélé dans ce sillage que l'armée marocaine se trouve dans une situation dangereuse dans ces régions désertiques, avec l'insubordination et la désertion de ses éléments et leur fuite vers les territoires libérés du Sahara occidental et vers la Libye. Perdant toute patience, et ne croyant plus en « la marocanité du Sahara », les militaires de différents grades abandonnent armes et tenues pour fuir cet enfer dans lequel on les a emprisonnés. La soumission de l'armée marocaine à l'armée de l'entité sioniste a également précipité les désertions des militaires marocains, dont des officiers supérieurs. Rappelons que récemment, des médias ont soulevé le problème des jeunes Maghrébins qui fuient par centaines vers l'Espagne pour ne pas accomplir le service militaire.