Algérie

Malika Khiter* à InfoSoir «Vérité et sincérité ne sont pas synonymes»


Malika Khiter* à InfoSoir                                    «Vérité et sincérité ne sont pas synonymes»
InfoSoir : Qu'est-ce qu'un mensonge '
Malika Khiter : Lorsqu'une personne transforme ou invente une vérité en toute conscience afin d'abuser son interlocuteur, elle ment. Cependant, il existe deux manières de mentir : Mentir pour se valoriser aux yeux des autres (masquer ses défauts, exagérer ses qualités pour obtenir un avantage ou éviter une sanction ou un conflit). Il s'agit alors d'un mensonge égoïste. Mentir pour protéger une personne, lui éviter de souffrir ou lui faire plaisir. Il s'agit alors d'un mensonge que les psychologues appellent défensif : ayant pour but de préserver la relation avec l'autre. Ce mensonge, dit aussi altruiste, est employé par peur d'être privé de l'amour de l'autre. Mentir par omission ou par politesse ne veut donc pas dire manquer de sincérité. Car vérité et sincérité ne sont pas synonymes.
Le mensonge est-il humain '
D'après une étude, on mentirait en moyenne deux fois par jour. Mais cela ne fait pas pour autant de nous des manipulateurs ! Les mensonges les plus courants relèvent en effet de ce que la psychologie appelle la «désirabilité sociale» : on ment pour donner une bonne image de sa personne et se faire apprécier. De même, les mensonges des autres nous arrangent parfois bien : il est alors plus facile de croire à ce que l'on nous dit plutôt que de chercher la vérité. Le danger ' Ne plus avoir conscience du caractère amoral de ses mensonges. Celui qui ment de manière naturelle, sans cas de conscience, n'est plus un petit menteur comme les autres.
Le mensonge est-il un acte social '
Sans quelques mensonges ici ou là, les relations humaines seraient tout simplement impossibles à vivre. Oui, le mensonge fait partie des conventions sociales. Qui n'a jamais répondu à un «Bonjour, ça va '», un «Oui, très bien et toi '» purement formel ' Ce genre de mensonge n'a rien de malhonnête, c'est une forme de considération : prendre en compte ce que l'autre est prêt à entendre. Une clé pour bien communiquer, selon certains psychologues.
Parlez-nous du mensonge selon les âges...
Le mensonge permet à l'enfant de construire sa personnalité. Les premiers mensonges apparaissent entre 3 et 4 ans, lorsque l'enfant découvre que ses parents ne savent pas tout de lui. Il ment alors par amusement ou pour tester la capacité des adultes à le démasquer. Dès 7 ans, il découvre qu'il peut avoir des secrets, il apprend alors à fabriquer de fausses expressions faciales, de fausses émotions pour rendre crédible son mensonge. Il découvre ainsi qu'il peut dire autre chose que ce qui est. L'éducation qu'il reçoit lui enseigne également le non-dit, une des formes du mensonge. Par exemple, «on ne parle pas de ces choses-là», «on ne dit pas cela aux gens». À l'âge adulte, l'homme ment dans ses relations sociales pour répondre aux convenances, et dans le domaine privé, en couple par exemple, pour donner une plus belle image de sa personne. Cependant, le couple serait le cadre où l'on mentirait le moins.
Et la mythomanie '
Le mythomane est un menteur invétéré qui n'a plus conscience d'être en train de mentir. Ce trouble d'ordre pathologique apparaît souvent suite à un choc émotionnel ou un événement dont la portée négative semble impossible à assumer pour la personne qui le vit. Le mythomane fuit alors la réalité qui le fait souffrir et s'invente un monde plus serein, fait de mensonges. Incapable de prendre conscience de son état de lui-même, il doit se faire convaincre par son entourage de consulter.


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