Algérie

Mali : Les Touaregs appellent à une médiation d'Alger



Les députés de Kidal, dans le Nord du Mali, ont demandé mercredi, l'intervention de l'Algérie pour ramener la paix dans le pays où le gouvernement actuel fait face à une reprise des hostilités avec la rébellion touarègue. Intalla Ag Alghabas, député de Kidal, a confirmé que les députés de Kidal ont demandé à l'ambassade d'Algérie dans cette région du nord du Mali la reprise de la médiation algérienne dans le conflit touareg. L'Algérie avait interrompu ses bons offices à la suite de virulentes critiques d'un quotidien proche du gouvernement contre l'Algérie et ses efforts de ramener la paix dans ce pays où la question touarègue a toujours empoisonné les relations entre le pouvoir central à Bamako, à majorité Peul ou mandingue, et les Touaregs, majoritaires dans le nord du pays. «Nous attendons avec impatience la réponse de l'Algérie. Sans sa participation, il y aura difficilement la paix chez nous», a indiqué ce notable selon lequel «tout le monde à Kidal veut que l'Algérie recommence sa médiation». Les pourparlers entre la rébellion et le gouvernement malien ont été interrompus sine die par la rébellion, qui a remarqué que les autorités maliennes traînaient le pas pour l'application des premiers accords intervenus à la suite du cessez-le-feu difficilement obtenu. Les Maliens du nord, autant de Kidal que de l'Adrar des Ifoghas, ont toujours plaidé pour une paix durable avec le pouvoir à Bamako, et notamment un partage du pouvoir, selon le poids social des différentes ethnies peuplant ce pays. L'Algérie, selon les députés et notables de la région de Kidal, a toujours répondu positivement aux sollicitions des parties maliennes pour trouver une solution de compromis entre les Touaregs et les autorités centrales à Bamako qui ouvre la voie vers l'instauration d'une paix durable. Cette région est, par ailleurs, d'une extrême importance, autant pour les Maliens que pour les pays voisins, dont l'Algérie qui a, depuis 1963, c'est-à-dire son indépendance, travaillé pour la cohésion sociale et tribale de ce pays voisin. D'autant que les efforts de paix menés par l'Algérie n'ont pas été toujours applaudis, autant de ce côté de l'Afrique qu'en Europe où des intérêts, notamment financiers et mercantiles, n'ont pas forcément soutenu ces trésors de patience pour amener à la même table des négociations l'opposition touarègue et les autorités maliennes. D'autant aussi, que certains pays européens, dont la France principalement qui veut toujours maintenir son autorité dans cette partie de l'Afrique, n'ont pas et ne pourront jamais se contenter du rôle d'observateur dans lequel ils sont confinés dans ce dossier encore brûlant. Contrairement à l'Algérie, dont la position sur cette question touarègue a été conforme aux attentes des deux parties au conflit : le pouvoir à Bamako et l'opposition. Maintenant, il y a une autre question qui mérite d'être posée, après le retrait de l'Algérie des pourparlers de paix inter-maliens : qui a intérêt à ce que ce conflit s'éternise, et que, surtout, les Touaregs restent toujours marginalisés dans un pays dont la société a insidieusement glissé vers la négritude au détriment du brassage des ethnies, y compris les Touaregs. En fait, est-ce que à Bamako il y a une réelle volonté de trouver des terrains de compromis avec l'opposition touarègue pour que le langage des armes s'estompe pour disparaître complètement ? La mise en oeuvre de l'accord d'Alger de juillet 2006 est, en tout cas, vivement souhaitée par des notables et des institutions maliennes, dont le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT).
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