Algérie - Algérie-Mali

Mali : Le nouveau président menace rebelles touareg et islamistes


Contrairement au dossier libyen et l'insistance de Paris pour une intervention militaire, afin de chasser le Colonel Kadhafi du pouvoir, la France n'interviendra pas au Mali. L'option militaire ou jouer un rôle de leader dans une offensive armée contre les Touareg, au Nord Mali, est exclue pour le moment.

En effet, le président français Nicolas Sarkozy a évoqué, hier, la question d'un Etat touareg au nord du Mali, en affichant clairement son refus de voir se former un «Etat terroriste ou islamique» au Sahel. Le MNLA, Mouvement national de libération de l'Azawad, et le groupe djihadiste «Ansar Dine», ont pris le contrôle du nord du pays, chassant les troupes régulières et proclamant la tenue d'un Etat indépendant. L'Elysée exclut pourtant, toute intervention militaire en première ligne, pour des raisons «historiques» mais ce qui n'empêche pas Sarkozy de demander aux pays frontaliers du Mali, à l'image de l'Algérie, de la Mauritanie ou encore du Niger ainsi qu'aux Etats de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), de sous-traiter une opération militaire dans cette région du Sahel, avec l'aide de la France.

«Je ne pense pas que ce soit à la France d'intervenir militairement» mais qu'elle «est prête à aider mais ne peut pas être leader pour un certain nombre de raisons qui appartiennent d'ailleurs à l'histoire coloniale de la France», ajoutera le président, candidat à sa propre succession. Il précisera que c'est, entre autres, à la Cédéao avec la Mauritanie, le Niger et l'Algérie de jouer un «grand rôle», sans oublier l'intervention de l'UA, l'Union africaine et le Conseil de sécurité de l'ONU. Paris veut un retour aux frontières coloniales, tout en appelant Bamako à assurer un «minimum d'autonomie» aux Touareg.

Cette question malienne s'est invitée à la course à l'Elysée puisque le socialiste François Hollande, dans un entretien au journal «Libération», publié hier, s'est fait entendre sur le sujet. Tout comme Sarkozy, il exclut toute intervention militaire française au Mali, appelant les Africains à le faire. Cet appel aux armes, qui finalement, et au vu de la situation des pays de la région, n'est adressé qu'aux Algériens, auxquels il est demandé d'engager leurs forces armées pour éviter l'édification d'un Etat indépendant, d'autant plus qu'Alger a toujours défendu l'intégrité territoriale de son voisin avec qui elle partage 1.376 km de frontières.

Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales n'a pas exclu de fermer la frontière avec le Mali, en indiquant que l'Algérie allait « probablement prendre les mesures qu'il faut pour faire face à la situation, née de l'enlèvement de ses diplomates ».

L'Algérie qui privilégie, pour le moment, les canaux des négociations par le truchement du MNLA a massé d'importants moyens militaires à la frontière. Ainsi, et selon des informations relayées par la presse, quelque 3.000 éléments des forces spéciales, sont en extrême alerte et mobilisés pour libérer les otages algériens. Ces troupes d'élite sont positionnées actuellement dans l'extrême sud de l'Algérie.

Des drones, des hélicoptères, des avions bombardiers, des avions de transport de troupes … sont mobilisés, jour et nuit, pour intervenir à tout moment, en mission d'appui feu, au profit de ses commandos.

«C'est plutôt les groupes terroristes qui se trouvent à l'extérieur de nos frontières qui auraient pu nous inquiéter», avait indiqué Ould Kablia, faisant allusion aux bandes armées qui activent le long des frontières avec la Libye, le Mali ou encore le Niger, s'appuyant sur les conditions d'insécurité qui caractérisent ces pays et profitant des conflits qui s'y déroulent.

Dioncounda Traoré qui a été investi ce jeudi comme président intérimaire au Mali, a d'emblée menacé d'une «guerre totale et implacable» les rebelles touareg et les groupes islamistes armés qui occupent tout le nord du pays. Cette option du tout militaire a été également au centre de la rencontre des ministres ouest-africains qui se sont retrouvés, le même jour à Abidjan, pour envisager l'envoi d'une force militaire régionale.




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