Algérie - Revue de Presse

Malgré l'appel à la reprise Des lycéens toujours en grève


Certains délégués de lycées n'ont pas réussi à faire respecter la décision, prise par le collectif de délégués des élèves de terminale, de suspendre la grève jusqu'au 2 février prochain, en cas de non prise en charge de leurs doléances. Hier, dans plusieurs lycées de la capitale, en particulier ceux du Centre, les élèves de terminale avaient maintenu leur grève entamée il y a plus d'une semaine. Parmi les lycées où le mot d'ordre de grève a été maintenu, il y a Omar Racim, Delacroix, Fougeroux, et d'autres à El-Harrach. Par contre, aux lycées Bouatoura, Amara Rachid, Mokrani 1, Mentouri, et les établissements de Draria, El-Achour et Kouba, et d'autres établissements en dehors du centre de la capitale, la reprise a été normale. Nombreux ont été les lycéens qui n'étaient pas au courant de la décision de surseoir à la grève. Les contacts établis entre les différents délégués, durant toute la journée d'hier, pourraient débloquer la situation pour aujourd'hui. Néanmoins, il faut reconnaître que les propos attribués au ministre, Aboubakr Benbouzid, ne sont pas un élément d'apaisement. « Ceux qui refusent le nouveau baccalauréat c'est comme celui qui refuse un logement respectable alors qu'il habite un bidonville », affirme le ministre de l'Education repris par un confrère de la presse arabophone. Etonnant que le ministre se sente obliger de faire ce genre de parallèle. « C'est même une insulte pour les habitants des bidonvilles », rétorque un délégué des lycéens. Ce dernier nous apprend qu'une délégation de 6 délégués a été empêchée, hier à la mi-journée, d'approcher le ministère de l'Education pour remettre une lettre explicative à Benbouzid. «Dans cette lettre, nous voulions que le ministre comprenne que nous ne sommes pas un syndicat, ni des perturbateurs, nous ne sommes que des élèves de terminale qui avons peur pour notre avenir. Nous lui avons expliqué que nous ne voulons que l'allègement des programmes dont il reconnaît lui-même la surcharge». Les délégués tiennent également à préciser que dorénavant tout mouvement de grève ne dépassera pas le seuil des lycées. Tous espérent que les portes du dialogue avec la tutelle soient ouvertes et que leurs revendications soient satisfaites. La protestation des lycéens, hier à Oran, était de faible ampleur par rapport aux jours précédents. Difficile, cependant, d'expliquer cet affaiblissement du mouvement. Est-il lié à l'appel au retour aux bancs de l'école, lancé mercredi par les « délégués » des lycéens d'Alger ? Fait-il suite aux derniers engagements du ministre de l'Education, notamment concernant l'élaboration des sujets du bac ? En tout cas, le spectacle de contestation que les lycéens d'Oran ont pris l'habitude, depuis quelques jours, de livrer dans les rues de la ville n'était pas au rendez-vous hier, ou presque. Ni les habituels grands rassemblements devant l'Académie et les établissements scolaires ni les marches ponctuées par des écriteaux hostiles aux programmes surchargés n'ont été vus durant la journée d'hier. Les lycéens se sont limités à quelques petits rassemblements, plutôt symboliques, qui se sont vite dissipés. En revanche, les chaises vides dans les classes de terminale étaient légion : selon les échos émanant de certaines circonscriptions scolaires de la wilaya (Oran, Aïn El-Turck, Arzew...) plusieurs cours, comme par exemple la charia islamique et la philosophie pour la filière mathématiques, sont totalement boycottés. Avec cette différence, par rapport aux jours précédents, que les boycotteurs de cours sont restés chez eux pour se consacrer aux matières essentielles pour les « autodidactes » ou ont pris des cours particuliers payants. Mais un fait est tout de même à signaler : selon des sources concordantes, plusieurs dizaines d'élèves des deux lycées d'Aïn El-Turck (Colonel Othmane et Mouloud Feraoun) auraient loué trois bus de marque Hyundaï et se seraient déplacés à Oran pour prêter main forte à leurs camarades d'Oran. Alors que le troisième bus aurait été intercepté en cours de route par la police qui l'ont fait rebrousser chemin, les deux premiers ont pu arriver à destination, à savoir le lycée Pasteur. Là, en effet, où un attroupement pacifique a été tenu en début de matinée. Sur place, nous avons rencontré plusieurs lycéens d'Aïn El-Turck, qui nous ont affirmé qu'ils sont arrivés à bord de deux bus loués et que, ont-il ajouté, presque tous les élèves de terminale des deux lycées d'Aïn El-Turck sont en grève depuis mardi dernier. A Adrar, les élèves des classes terminales des lycées du chef-lieu ont organisé hier matin une grande marche. Ils se sont rassemblés au centre-ville à la grande place des martyrs, où une centaine d'élèves se sont regroupés. Les téléphones portables aidant, une heure après, d'autres lycéens notamment de Belkim II et El Maghili se sont joints au rassemblement. Les lycéens, des centaines, ont marché vers la direction de l'Education. La procession a continué à travers les rues de la ville d'Adrar sous l'encadrement d'un dispositif de sécurité. Interrogés sur leur mouvement de protestation et revendications, des lycéens ont évoqué des conditions de scolarité défavorables, surcharge dans les classes terminales dont le nombre d'élèves atteint 60 par classe. Les protestataires revendiquent également l'allègement des programmes des classes terminales, deux sessions du bac, dont une au mois de septembre. Un élève nous a indiqué, qu'il fait plus de 48 °C à l'ombre mi-juin à Adrar, ce qui réduit le taux de réussite des élèves du sud toujours. Les élèves des classes terminales ont indiqué que les cours ont débuté réellement dans leurs lycées, après le Ramadan, un mois en retard par rapport aux élèves du nord, en raison des conditions climatiques et l'absence de climatisation des classes, bien que les climatiseurs soient installés.


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