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Malek Haddad est passé par là


Malek Haddad est passé par là
L'âme de Malek Haddad a plané lundi soir au théâtre de Constantine. Pour la première fois dans l'histoire du théâtre algérien, l'auteur des ?uvres telles «Le quai aux Fleurs ne répond plus», «L'élève et la leçon», «Je t'offrirai une gazelle», «Le malheur en danger» et autres, était présent à travers ses personnages, dans la dernière production du théâtre de Mascara, dont la générale a été présentée au public.C'est l'histoire du jeune Idir, journaliste à la revue littéraire Amel, et qui rêve depuis son enfance d'interviewer un grand écrivain. Ce dernier, en dépit de son refus d'accorder des entretiens, est attiré par l'intelligence du jeune journaliste, et replonge avec lui dans son expérience littéraire sans «prologues». L'?uvre intitulée Harmonica, basée sur un texte de Fethi Kafi, a été mise en scène par le Constantinois Khaled Belhadj. Elle renoue avec l'atmosphère poétique de l'un des romans de Malek Haddad «Le quai aux Fleurs ne répond plus».La représentation théâtrale de ce roman fait (re)découvrir la poésie qui côtoie le tragique, à travers l'histoire de Khaled Ben Tobal, le poète exilé en pleine guerre d'Algérie, qui retrouve à Paris son ami d'enfance, Simon Guedj, ancien camarade de classe au vieux lycée de Constantine (ex-lycée d'Aumale, aujourd'hui Redha Houhou). C'est la rencontre aussi avec Monique, épouse de Simon, qui s'éprend de Khaled, mais ce dernier la refuse, et demeure fidèle à sa femme et à sa patrie.A travers les rencontres conviviales chez Simon, les interminables discussions avec les amis au bar, où «Bim-Bo» évoquait ses souvenirs avec son âne Boudiou, les balades avec Monique, le travail au journal, l'histoire «s'écoule» paisiblement comme un petit fleuve tranquille. Jusqu'au jour où Khaled apprend dans un journal que sa femme l'avait trahie, et a trahi l'Algérie. Dans un décor sobre et pas trop encombrant, planté sur des vestiges de Cirta, Khaled Belhadj a opté pour une mise en scène sans trop de bruit, ni bavardages, avec un choix judicieux de la musique.«Nous avons opté pour des dialogues en arabe classique, en hommage à Malek Haddad qui aimait beaucoup cette langue, même s'il ne pouvait s'y exprimer», a déclaré le metteur en scène à la fin du spectacle. L'adaptation des textes a été d'une très haute fidélité et d'un niveau très appréciable. Le jeu des comédiens a été simple, dépouillé et subtil.En somme, le public a eu droit à une pièce réussie, où il y avait aussi de l'émotion. Khaled Belhadj qui a dédié cette ?uvre à l'âme de son frère Kamel, ne manquera pas de noter que le défunt M'hamed Benguettaf insistait beaucoup avant son décès pour qu'une ?uvre soit produite en hommage à Malek Haddad. «C'est un hommage à ce grand homme qui aimait beaucoup son pays et sa ville», dira-t-il. Ce n'est que justice.




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