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Malaise à Vitajus
Des dizaines de travailleurs de la Sarl Vitajus dénoncent la non-tenue des engagements du nouveau patron quant à la préservation des postes d'emploi. De son côté, le directeur général nie l'existence d'une quelconque politique de compression des effectifs.Ils sont des dizaines de travailleurs de la Sarl Vitajus à protester contre les nouveaux propriétaires de cette usine de fabrication de jus et boissons. Dans une lettre de mise au point adressée au nouveau propriétaire de cette entreprise privée, fils de Hamid Melzi, PDG de la résidence d'Etat Club des Pins, les protestataires, signataires de deux pétitions (dont nous détenons des copies), dénoncent la non-tenue des engagements de ce dernier quant à la préservation des postes d'emploi. «Nous avons été surpris par la vente en toute discrétion de l'entreprise et les passations de consignes qui se sont faites sans bruit. Nous avons juste été mis au courant des nouvelles dispositions prises par le nouveau propriétaire, à savoir Ahmed Melzi, à notre égard par une note d'information placardée au mur, s'exclame un des employés.Pis encore, malgré les engagements de ne pas toucher les postes d'emploi, nous avons été choqués de constater la fermeture du site de Oued Smar, qui était un dépôt de distribution où plusieurs chefs de famille travaillaient. Il a été délocalisé vers la wilaya de Blida sans informer les travailleurs qui ont été recrutés sur leur lieu de travail. Une situation à laquelle nous n'étions pas préparés et que nous sommes incapables d'assumer».La colère des travailleurs est montée d'un cran après le non-renouvellement des contrats de plusieurs d'entre eux sans préavis ni motif et la mise en départ sans condition de tout le personnel de distribution et du dépôt de Oued Smar sans préciser un autre dépôt de distribution. S'ajoutent à cela la suppression de tous les moyens de transport du personnel et le niet catégorique quant à l'installation d'une section syndicale pour défendre les intérêts du personnel et de l'entreprise malgré les réclamations des employés pour la créer. Rencontré hier au siège de l'usine à Blida, le directeur général de Vitajus, Riad Brik-Chaouch, nie l'existence d'une quelconque politique de compression des effectifs.Le DG de Vitajus s'explique«Bien au contraire, l'entreprise souffre d'un manque flagrant de personnel. D'ailleurs, nous sommes en pleine phase de recrutement. Nous avons besoin de pas moins de 50 travailleurs entre cadres et ouvriers. Pour que l'entreprise puisse se remettre sur pied, nous sommes en train de pousser les travailleurs à faire des heures supplémentaires. Le mois dernier, nous avons été obligés de verser 2,8 millions de dinars au titre des heures supplémentaires», explique-t-il.Concernant la rupture des contrats de certains employés, M. Brik-Chaouch souligne qu'il ne s'agit pas de rupture de contrat mais de non-renouvellement de ceux à durée déterminée pour des raisons liées aux changements de politique de gestion. «Nous sommes une entreprise privée et nous ne ferons pas de social. Vu les pouvoirs qui me sont conférés, je suis dans l'obligation de préserver les intérêts de l'entreprise et des travailleurs en ne gardant que les plus compétents, les plus sérieux et les plus rentables, dans le cadre de ce que prévoit la loi. Pour le centre de distribution de Oued Smar, sa fermeture était impérative vu qu'il n'était pas rentable.Nous avons opté pour l'ouverture d'un centre similaire à Baba Ali, proche du siège de l'entreprise et de nos zones de distribution dans les 5 wilayas du Centre. En attendant le démarrage de ce nouveau dépôt, qui sera opérationnel le 10 octobre, nous avons accordé des congés aux travailleurs de l'ancien centre de distribution de Oued Smar qui avaient des reliquats conséquents. Cette période nous permettra de mieux nous organiser et de démarrer sur de meilleures bases», ajoute-t-il avant de démontrer son entière disponibilité à recevoir l'inspection du travail à tout moment pour vérifier la conformité avec la loi de ces nouvelles dispositions.M. Brik-Chaouch a réaffirmé son refus d'installation de syndicat des travailleurs et explique cette décision par la situation fragile de l'entreprise, ajoutant que la création d'une pareille entité ne fera qu'attiser les tensions et semer le désordre dans les rangs des employés. Il a proposé d'installer un comité de participation, d'organiser des élections et de choisir des délégués pour représenter les travailleurs dans les différentes réunions administratives. Pour rappel, Vitajus, qui emploie près de 300 personnes, n'était pas déficitaire mais en difficulté en raison de la maladie de son ex-propriétaire. Son rachat par Ahmed Melzi s'est fait au mois d'août dernier.




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