Algérie - Institutions Diverses

Maghreb - La Tunisie a désormais une nouvelle Constitution et un nouveau gouvernement


Maghreb - La Tunisie a désormais une nouvelle Constitution et un nouveau gouvernement




L’Assemblée nationale constituante (ANC) tunisienne a adopté dans la nuit de dimanche à lundi le projet de la nouvelle Constitution et le Premier ministre a réussi à former son gouvernement, devant conduire le pays vers des élections législatives et présidentielles en 2014.

Ainsi, plus de deux ans après son élection, l’ANC a approuvé cette loi fondamentale à une majorité écrasante de 200 voix pour, 12 contre et 4 abstentions, dépassant largement la majorité nécessaire de 145 votes, lors d’une séance retransmise à la télévision.

L’adoption de ce texte intervient quelques heures après l’annonce de la composition d’un gouvernement d’indépendants devant conduire la Tunisie vers des élections législatives et présidentielle en 2014.

La cérémonie marquant l’adoption de la Constitution tunisienne a débuté lundi à Tunis. Lors de cet événement, la loi fondamentale sera signée par le chef de l’Etat Moncef Marzouki, le président de l’Assemblée Mustapha Ben Jaafar, et le Premier ministre démissionnaire, Ali Larayedh.

"L’Histoire retiendra avec beaucoup de fierté cette journée", avait proclamé juste avant le vote le président de l’Assemblée, Mustapha Ben Jaafar.

"Je n’arrive pas à concevoir ce moment que je vois devant moi, un moment où je vois les députés de l’opposition et les députés du pouvoir en train de se dire félicitations", confie Amel Azzouz, députée du parti islamiste Ennahda.

Le ministre des Droits de l’homme, a lui aussi exprimé son émotion après l’adoption de ce texte: "la Tunisie qui a inauguré le printemps des révolutions arabes, peut espérer maintenant inaugurer le printemps des démocraties arabes. Nous sommes très fiers".

L’Assemblée a été élue en octobre 2011 et devait à l’origine achever la loi fondamentale en un an, mais ses travaux ont pris un retard considérable, en raison de crises à répétition opposant notamment les islamistes d’Ennahda majoritaires et leurs opposants.

L’Algérie a aussitôt salué l’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne et réitéré son "plein soutien" pour la mise en £uvre de la feuille de route du nouveau gouvernement.

"L’Algérie salue l’adoption, à une écrasante majorité, de la nouvelle Constitution tunisienne par l’Assemblée nationale constituante et félicite le peuple tunisien frère pour cet acquis historique qui jette les fondements d’un Etat démocratique et pave la voie à une transition politique consensuelle appelée à être couronnée par la tenue des élections législatives et présidentielle courant 2014", a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani.

L’adoption de ce texte a été également saluée par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui estime que la Tunisie vient de vivre une "étape historique", offrant un "modèle pour les autres peuples aspirant à des réformes".

"Je félicite la Tunisie pour l’adoption de sa nouvelle Constitution qui représente un progrès important dans la transition démocratique du pays", a, pour sa part, souligné Catherine Ashton, haute représentante pour les Affaires étrangères de l’Union européenne.

— Un nouveau gouvernement basé sur la compétence et l’indépendance—

Le nouveau gouvernement a été composé par le ministre de l’Industrie sortant, Mehdi Jomaâ. Six semaines auront donc été nécessaires à la classe politique pour accepter de lui laisser les rênes.

"J’ai formé ma liste sur la base de trois critères: la compétence, l’indépendance et l’intégrité", a-t-il dit, après avoir remis la liste des ministres au président Moncef Marzouki.

Ce cabinet est "une équipe extraordinaire qui a conscience des défis", a-t-il ajouté.

Le gouvernement est composé de hauts fonctionnaires, de magistrats et de personnalités venues du secteur privé.

Le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a par ailleurs été maintenu à son poste dans le nouveau gouvernement malgré le refus d’une partie de l’opposition.

Mme Ashton a appelé dans son communiqué "le nouveau gouvernement à déployer tous les moyens de l’Etat en vue de l’organisation, dans les meilleurs délais, d’élections transparentes et crédibles".

Les dates officielles des scrutins doivent être fixées par l’instance électorale (ISIE) qui n’a été formée que début janvier.

Le président de l’ISIE, Chafik Sarsar, a pour sa part dit que "les élections auront lieu avant 2015" conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution.

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