Algérie - Tourisme Divers

Maghreb - Fin de l'état d'urgence en Tunisie




Maghreb - Fin de l'état d'urgence en Tunisie




Trois ans après avoir instauré l'état d'urgence en Tunisie, le chef de l'Etat a publié le 5 mars le décret de levée de cette mesure d'exception.

Les spécialistes de la sécurité et de l'économie s'entendent sur l'importance de cette décision, estimant qu'elle constitue un signal fort d'un début de stabilisation de la situation.

"Cette décision est un message clair que l'appareil sécuritaire tunisien a retrouvé ses forces et que l'armée peut désormais reprendre sa mission première de protection des frontières", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohamed Ali Aroui à Magharebia.

"Cela fait maintenant trois ans que l'armée a été positionnée dans les villes pour protéger les lieux publics. Beaucoup de travail l'attend désormais, notamment à la frontière algéro-tunisienne."

Selon le directeur du Centre tunisien d'études sécuritaires globales Nasr Ben Soltana, Marzouki n'a pris cette décision qu'après que "les institutions sécuritaires et militaires aient été certaines que les menaces terroristes avaient baissé d'intensité".

Cette initiative signifie que les forces armées seront en mesure de "retourner dans leurs casernes pour y poursuivre leur entraînement et retourner à leur mission originale de protection des frontières maritimes, terrestres et aériennes du pays et de lutte contre le terrorisme", a expliqué Ben Soltana à al-masdar.net le 7 mars.

Les citoyens font eux aussi part de leur soulagement.

Pour Wasila Abidi, directrice d'une agence de voyage, cette décision met fin à un possible débat sur le point de savoir si la Tunisie demeure une destination touristique dangereuse.

"Je pense que cette décision, qui intervient au moment des plus fortes réservations d'été, nous aidera à mieux vendre le tourisme tunisien, et nous pourrons dire à nos partenaires européens que le danger est passé", a-t-elle expliqué à Magharebia.

Pour sa part, Badreddine Maarefi, courtier en exportations, explique vouloir attendre de voir les résultats de cette décision.

"Nous sommes tous certains qu'il s'agit d'une décision positive, qui redonnera à notre économie sa confiance en elle-même et rassurera nombre de nos partenaires qui hésitent à venir investir en Tunisie", ajoute-t-il.

Le ministre de l'Economie et des Finances Hakim Ben Hammouda a apporté le 6 mars son soutien à cette décision présidentielle, affirmant qu'elle permettra de revitaliser l'économie.

"Nous devons profiter de cette mesure pour encourager les investissements, dans la mesure où la Tunisie a en partie réussi à créer un climat approprié au retour des investissements", a-t-il expliqué.

Cette décision "ne limite pas la capacité des services de sécurité à faire appliquer la loi, et n'exclut en rien une éventuelle demande de soutien militaire si le besoin devait s'en faire sentir", ont précisé les services de la présidence.

Les régions militaires spéciales mises en place à la frontière avec l'Algérie et la Libye resteront également en place, ont-ils ajouté.

Cette décision a été prise après que le Premier ministre par intérim Mehdi Jomaa ait annoncé la création d'une cellule d'opérations antiterroristes composée de l'armée, de la Garde nationale et des unités de sécurité.

Dans un entretien télévisé diffusé le 3 mars, Jomaa a annoncé ce nouveau projet de coordination sécuritaire entre toutes les agences, mettant cependant en garde contre le fait que les combattants tunisiens de retour de Syrie continuaient de représenter une menace terroriste.

"Les Tunisiens doivent rester vigilants", a-t-il ajouté.

* Photo: [AFP/Fethi Belaid] Le Président tunisien Moncef Marzouki a levé le 5 mars un état d'urgence qui durait depuis des années.



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