Algérie - A la une

Maghnia: Des motocyclistes sèment la terreur




Devant les comportements irresponsables des conducteurs de motos, Maghnia vit une situation des plus dramatiques. Celle-ci compte sans conteste, au niveau national, la plus haute densité de ces « deux-roues », un record dont la ville se passerait bien au vu des accidents et nuisances engendrés. Ce record est lié à la situation géographique de cette ville, frontalière avec l'une des villes marocaines qui se place en haut du tableau relativement au nombre des deux-roues, à savoir Oujda. Celle-ci était alors devenue, pour les Maghnaouis, la destination la plus proche et la plus privilégiée de par les prix abordables pour l'acquisition des motos et également un filon d'or pour des réseaux de vols de ces deux-roues, écoulées à Maghnia. C'est ainsi que l'utilisation des motos s'est ancrée et s'est répandue dans cette région de l'extrême Ouest. Ceci n'est pas sans engendrer de sérieux problèmes, notamment en l'absence du respect jusqu'à la plus élémentaires des règles de conduite et le manque d'actions de prévention. Cette situation a déclenché la colère des citoyens sur les réseaux sociaux pour que cesse l'hécatombe. Malgré une campagne de lutte lancée par les forces de l'ordre pour que soit contrée cette poussée d'insécurité et qui se voulait continuelle mais qui semble s'essouffler, le phénomène de l'insécurité routière dans laquelle les motocyclistes se trouvent être les principaux acteurs et les plus vulnérables reste entier et des accidents de motocyclistes se comptent au quotidien par dizaines. L'insouciance et la conduite dangereuse de la majorité des jeunes motocyclistes et leur irrespect des règles conventionnelles de conduite sont à l'origine de cette situation dans laquelle ils mettent leur vie en danger ainsi que celle des autres usagers de la route.La quasi majorité des motocyclistes ont eu à l'usure aussi bien les services d'ordre qui se trouvent dépassés dans leur lutte contre ce phénomène ravageur, que les automobilistes voire les piétons qui assistent impuissants à la conduite dangereuse qui les exposent continuellement au danger. « Le fait d'entendre un motocycliste arriver derrière moi me stresse car c'est synonyme de danger. On n'est jamais sûr de quel côté il va doubler », dira cet automobiliste qui ajoute « je me suis fait aux petits «bobos» occasionnés régulièrement à mon véhicule par les motocyclistes, je crains surtout pour leur vie tellement ils sont vulnérables car moins protégés ». Un autre automobiliste se montre plus outré par ce qu'il qualifie de « nouvelle forme de terrorisme ». « Rappeler à l'ordre ces jeunes qui se croient tout permis, exige du courage car cela peut vous mener aux insultes voire aux représailles. Que d'usagers de la route se font malmener voire tabasser par ces motocyclistes qui ont envahi impunément l'espace urbain. Il est temps que l'ordre soit rétabli afin que le citoyen évolue en sécurité et sereinement dans son espace urbain ». La situation est qualifiée par des citoyens de catastrophique car ils estiment que ces motocyclistes, qui ne se conforment à aucune règle de conduite constituent une atteinte à leur sécurité et leur sérénité et un danger permanent pour leur vie car ils sont par ailleurs sources de nuisances sonores et de pollution. A ce propos l'on souligne que selon les données du Conseil International sur le Transport Propre (ICCT), les scooters et motos polluent beaucoup plus que les voitures. Par litre de carburant consommé, leurs émissions de monoxyde de carbone sont vingt fois plus élevées que celles des voitures propulsées au diesel. Ainsi la sonnette d'alarme est tirée pour que soit mis un terme au nombre important de morts et de blessés dans des accidents de motos. « A Maghnia, les risques que les motocyclistes présentent sont un enjeu que l'on ne peut résoudre que dans l'approche collective. Un plan de prévention et des actions continues de sécurité routière doivent au plus pressé être menés par les services de la sûreté de la daïra et auxquels doivent se joindre les forces vives de la société civile qui s'est jusqu'alors montrée impassible au phénomène ainsi que l'ensemble des acteurs institutionnels », conclut ce citoyen.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)