Algérie - A la une


Mabrouk Laïd !
HNA ! HNA ! RIEN NE CHANGERA !
Chaque jour, quelqu'un ou quelque chose me rappelle que je suis chez moi. Et que rien ne changera, hélas ! Bienvenue en Absurdistan !
Finalement Ramdhane a bouclé ses longues journées, moitié clémente côté météo, moitié caniculaire divine et humaine, la canicule des frères étant la plus étouffante naturellement. Partout, ça a brulé sur les étals, partout l'électricité coupée était dans l'air, et les foyers dans le noir. Partout, ça gémissait, grognait, mais n'empêchait pas d'acheter. D'évolution en mutations jusqu'à la perversion, le mois de la clémence et du pardon a été mué en enfer pour ceux qui n'ont pas trouvé le moyen de jeûner comme les autres, en sus de l'enfer caniculaire de cet été 2012. La seule solidarité visible fut celle des commerçants qui se sont entendus sans même se réunir : le même mot d'ordre sur tous les étals, c'est-à-dire, la rapine, l'extorsion, et le vol qui ne dit pas son nom. L'absence et le silence de contrôle de Maman l'Etat a illuminé le ciel du mois de la miséricorde. Pour finir, fallait bien faire la fête, car, si on pouvait s'efforcer pour l'impasse sur les viandes, les fruits et les sucreries, les enfants, eux, ne comprendraient jamais qu'on ne puisse pas les habiller comme ceux du voisin quand Laïd se présentera. Alors coûts de grâce ! Après tout, les pauvres n'avaient qu'à ne pas être pauvres ! Les nantis ' Vous croyez que leur aisance leur est tombée du ciel ' Et que ça leur plait d'être entourés par des moins nantis dans l'attente de la solidarité ' Et les mal élus des urnes qui produisent toutes ces richesses à force de bras levés votant et adoptant loi superflue sur loi inutile, ces pauvres gens, pas plus présents que leurs amis nos gouvernants, vous pensez qu'ils gagnent des milliards ' Non c'est juste quelques dizaines de millions, donc pas suffisamment pour se rappeler des mendiants ! Sûr donc que Laïd ce n'est pas que des gâteaux. Où donner de la tête donc ' On fait l'effort de serrer la ceinture en encombrant moins les dernières meïdète de ce mois de l'abstinence, question d'économiser quelques sous pour faire face aux dépenses qui vont suivre. Au menu des derniers jours, il y a d'abord les gâteaux, et le choix de les confectionner à la maison ou les acheter prêts à manger. Dilemme qui trouvera vite fait, réponse après brefs conciliabules. Du kifkif au même, ça coûtera la même chose presque, avec la fatigue en moins pour Madame, diront les uns. Avec le plaisir en moins diront les autres. El hadja la belle-doche, elle pense que Ramdhane et Laïd, restent les bonnes occasions qui permettent aux jeunes filles de découvrir ce dont leurs doigts sont capables. L'initiation aux plats raffinés leur permettra de devenir les bonnes futures maîtresses de leur maison et d'éviter ainsi les remarques désobligeantes des futures belles-mères grognardes. Bof, estiment par contre, les jeunes filles. De nos jours, il y a plein de livres et d'émissions qui apprennent tous les secrets de l'art culinaire. Il n'y a qu'à suivre les conseils et éprouver les recettes. En plus les belles-mères ne sont plus les vieilles grand-mères des mères. Le monde a changé, et les m'urs ne sont plus les mêmes. Désormais, il est dépassé le temps où la jeune mariée passait par les tests de la vaisselle et de la cuisine pour s'imposer au sein de la belle-famille. Zid, moi, dira la plus gâtée, cet homme qui viendra demander ma main pour m'installer en concubine chez sa mère, il n'a qu'à aller voir ailleurs. Faire la bonne chez la belle famille, autant rester chez soi et le faire pour servir ses parents et ses frères ! Ainsi, on s'accoutra de blanc. On se blanchira la conscience par des omra répétées de préférence. On s'acquittera de la zakat. On ne trompera personne, encore moins le bon Dieu. On se bousculera aux premiers rangs de la mosquée, affaire de combler sa foi de bon croyant, et quand viendra Laïd ce sera le pardon. On se congratulera, on s'embrassera, et bye ! Au prochain aïd pour qui sera !
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