Algérie - Revue de Presse

M. Belhamel (Directeur du centre de développement des énergies renouvelables)


« Les énergies attendent les textes d?application » Sur les hauteurs de Bouzaréah, l?expert milite pour l?utilisation des énergies « vertes » et soumet des solutions pour parer aux contraintes financières  Quel est la mission du centre ?  Le centre fait un travail de recherche pour développer les énergies renouvelables. Nous formons des experts dans le domaine et établissons régulièrement une cartographie des gisements éoliens ou solaire  Où en est l?Algérie dans le secteur des énergies renouvelables ?  L?Algérie est loin derrière les pays européens dans la maîtrise et l?exploitation des énergies vertes. Alors que l?Europe envisage d?accroître l?utilisation des énergies renouvelables à hauteur de 20% dans les années à venir, nous, nous dépassons à peine les 1% de consommation de ces énergies, alors que nous avons un potentiel nettement supérieur à celui des pays européens. Le ministre de l?Energie et des Mines envisage de monter à 6% la part de ces énergies dans la consommation nationale, mais malgré cette volonté politique, il reste beaucoup à faire pour concrétiser sur le terrain cet enthousiasme.  Qu?est ce qui freine l?exploitation de l?énergie solaire ?  Il en existe de plusieurs sortes. Le premier frein est psychologique et consiste à croire que les énergies renouvelables dont l?énergie solaire sont les énergies du futur. Non, c?est l?énergie du présent et de nombreuses sociétés dépourvues de gisement pétrolier et gazier ont pu prouver que l?électricité thermique n?était pas de la science-fiction. Nos voisins marocains et tunisiens, qui ne disposent pas d?énergies fossiles combustibles (un peu en Tunisie) nous ont largement dépassés dans l?exploitation des énergies dites propres. Il y a donc tout un travail de sensibilisation à faire. Il existe également une contrainte financière qui consiste dans l?absence d?industrie dans le secteur des équipements de conversion de l?énergie solaire. Cette passerelle, qui servirait de relais entre le centre de recherche et donc de la théorie à la matérialisation et la concrétisation effective, n?existe pas faute d?équipements sur le marché algérien. La dernière contrainte est légale et institutionnelle. En effet, en 2004, il a été promulgué une loi pour la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable. Mais nous sommes pieds et poings liés, car nous attendons toujours les textes d?application. Ceux-là mêmes qui permettraient une action très concrète  Quelles solutions préconisez-vous ?  Il faut revenir à la notion de pollueur-payeur. C?est une technique qui a permis de financer de grands projets dans les pays européens tout en diminuant la pollution de gaz à effet de serre. Exemple : impossible de trouver une voiture sans catalyseur. Aussi, en développant l?énergie verte, nous pourrions la vendre à des pays tenus strictement par le traité de Kyoto qui impose des quotas de pollution ou qui permet de s?en dégager en achetant à des pays en voie de développement une sorte de part de pollution qu?ils n?émettent pas. Si l?on évaluait les dépenses de santé liées à la pollution, on pourrait certainement établir que cela reviendrait moins cher d?investir dans les énergies propres. Aussi, le secteur de l?industrie doit s?investir dans la promotion d?entreprise ou de petit commerce lié à l?énergie solaire.


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