Algérie - Revue de Presse

LYMPHOMES MALINS NON HODGKINIENS



Une attention particulière pour cette maladie Des centaines d?Algériens souffrent de maladies rares ou orphelines. Leur nombre est sous-estimé et le type de maladie est généralement ignoré. Ils sont souvent confrontés seuls à ce type de pathologie grave et coûteuse. Un état de fait qui ne laisse pas les médecins algériens indifférents. Ils portent de plus en plus un intérêt particulier à ces maladies en raison du nombre important de cas enregistrés à travers tout le pays. C?est le cas des Lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH) qui suscitent de vives inquiétudes des praticiens spécialistes. Ils sont unanimes à dire que le nombre de cas de LMNH nécessite une attention soutenue et une réflexion collective pour une réelle prise en charge. Cela a été, d?ailleurs, fortement exprimé lors du premier congrès de la société algérienne d?hématologie et de la transfusion sanguine organisé en novembre 2004. Une série de recommandations a été adoptée, dont la nécessité d?une collaboration étroite entre hématologistes et anatomopathologistes. « Il y a eu certes des journées scientifiques en 1983, le congrès médical maghrébin en 1990, mais l?approche ne répond pas au contexte actuel. D?où la nécessité de reprendre les lymphome malins non hodgkiniens en tenant compte des nouvelles entités non encore décrites et de la nécessité de distinguer les groupes pronostiques, donc un meilleur diagnostic », a souligné Pr Belhani , chef de service d?hématologie au CHU Beni Messous, dans l?introduction du dossier sur les Lymphomes malins non hodgkiniens parue dans la revue médicale Le Fascicule de la santé du mois de janvier. Ont contribué à ce dossier, qui nous renseigne sur cette maladie, son diagnostic, sa prise en charge, d?éminents hématologistes des différents service d?hématologie des centres hospitaliers. « L?intérêt particulier porté aux lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH) est dû à l?augmentation de leur incidence à une meilleure connaissance de leur développement et aux progrès thérapeutiques permettant une guérison dans un certain nombre de cas », écrit le professeur N. Boudjerra du service d?hématologie du Centre Pierre Marie Curie au CHU Mustapha qui a tenté de résumer les travaux présentés lors du congrès, en mettant en exergue l?épidémiologie. Selon elle, le nombre de LMNH est en augmentation constante et la fréquence relative est, selon les registres de cancer mis en place dans les pays développés, de 12 à 15 cas pour 100 000 habitants avec une augmentation de 5 à 10% par an. Les estimations ont montré que le lymphome est le 5e cancer par ordre alphabétique chez les hommes aux Etats-Unis et le 7e en France. Concernant l?étiologie, le professeur Boudjerra explique qu?elle n?est pas connue, mais certains facteurs sont incriminés. Outre l?aspect immunitaire, elle évoque les aspects environnementaux éventuellement toxiques tels que les herbicides, produits chimiques, teinture pour cheveux, essence de bois. Cette maladie survient, d?après elle, à tout âge, mais l?âge moyen se situe entre 50 et 60 ans et l?homme est fréquemment plus atteint que la femme avec un sex ratio M/F de 1,5. Les fellahs sont les plus touchés Les résultats d?une étude descriptive et rétrospective réalisée (1723 dossiers) sur une période de 10 années (1993-2002) au niveau de 13 services (dont CHU Oran, EHS Pierre et Marie Curie, CHU Blida , CHU Sétif, Constantine, Beni Messous, Tizi Ouzou, l?hôpital de Béchar, de Batna et CHU de Sidi Bel Abbès) d?hématologie représentant l?ensemble de traitement des LMNH, ont révélé que les sujets de moins de 35 ans sont les plus touchés que les sujets de moins de 70 ans. Selon toujours le professeur Boudjerra, la fréquence du lymphome est retrouvée généralement chez les personnes exposées aux herbicides et aux produits chimiques. Les résultats de l?étude ont montré que sur 323 dossiers de malades avec profession, 20% sont ceux des fellahs et 13% des commerçants. Pour le professeur Boudjerra, le taux d?incidence est de 5 dans notre pays. Il varie, selon elle, d?une région à une autre. Le risque relatif d?avoir un LMNH semble, selon le professeur Boudjerra, plus faible dans notre population qu?en Europe ou aux Etats-Unis où le risque relatif est de 12 à 15 cas par 100 000 habitants, avant de conclure que les travaux du dernier congrès ont permis à la communauté scientifique de constater « nos défaillances dans le diagnostic et la prise en charge, mais surtout de montrer les progrès qui doivent être accomplis afin d?améliorer le diagnostic, d?adopter une classification commune et ?uvrer pour une meilleure prise en charge des LMNH sur le territoire national ». Par ailleurs, d?autres articles du dossier signés, entre autres, par le professeur R. M. Hamladji, chef de service d?hématologie et de greffe de moelle au CPMC, A. Tidadini, les docteurs Saïdi, A. Trabzi du même service, docteur Z. C. Amir, F. Asselah, du service d?anatomie pathologie de l?hôpital Mustapha, Amine Bekadja et professeur Touhami du service hématologie du CHU d?Oran, traitent respectivement des aspects cliniques et des résultats thérapeutiques, classification et approche diagnostique, Lymphome de Burkitt, les Lymphomes non hodgkiniens, lymphoblastiques et Helicobacter pylori et lymphomes malins gastriques. Deux entretiens avec deux professeurs français spécialistes des Lymphomes, professeur Josée Audouin et Bertrand Coifier reviennent sur la maladie des lymphomes malins non hogdkiniens au niveau international et les meilleurs moyens de prise en charge. La revue médicale consacre, dans ce numéro, une longue contribution du docteur Berkane et du professeur Bouzid, respectivement du laboratoire d?oncologie moléculaire et du service d?oncologie médicale au CPMC sur les cancers familiaux. Ce numéro est couronné par un long article sur les infections nosocomiales traitées par F. Barbut et J.Milliez de l?hôpital Saint Antoine en France.


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