Lyès Salem rafle un prix de plus

«L'Oranais», une fresque algérienne sur des protagonistes de la lutte de Libération nationale, quelques moudjahidine au parcours agité pour un film qui s'avère à dimension humaine et dont le moins que l'on puisse dire est qu'il a fait beaucoup parler de lui.Qu'à cela ne tienne, Lyès Salem revient donc avec un palmarès éloquent qui vient récompenser un deuxième film très bien réalisé avec un courage certain et un sens du scénario et de l'esthétique très puissants. C'est ainsi que la 14e édition du Festival cinéma méditerranéen de Bruxelles s'est achevée le vendredi 12 décembre à l'issue d'une cérémonie de clôture réalisée en compagnie de l'acteur qui monte, Réda Kateb, et du réalisateur David Oelhoffen, venus présenter tous les deux leur film «Loin des hommes». Cette cérémonie a donné lieu donc à plusieurs remises des prix sous l'égide d'Anne Coesens, présidente du jury, en compagnie des membres Jackie Berroyer, Nader Boussandel, Valentina Carnelutti, Vania Leturq, et Catherine Salée qui a remis le grand prix du festival. Cette dernière a affirmé que «les réalisateurs ont réussi à nous séduire et nous toucher à travers 9 films en compétition en abordant des sujets importants et graves sous des formes extrêmement diverses». Cette édition a marqué aussi la célébration des 25 années d'existence du festival, créé à vrai-dire en 1989. On notera à cet effet que les coordinatrices de ce festival, Aurélie Losseau et Alice Pétraud déclarent un taux de participation très élevé à cette manifestation, ce qui marque un intérêt certain pour les films de la Méditerranée par un cinéma assez présent sur les écran européens, un cinéma riche, humoristique, sensible et inscrit dans l'émotion, ce qui est la raison d'être de ce festival. Pour cette année, «L'Oranais» a remporté le Grand prix du jury 2014, l'?uvre est magistrale dans sa manière d'aborder l'indépendance algérienne à travers la saga de deux amis héros de la lutte armée et de l'indépendance algérienne, Djaâfar (interprété par Lyès Salem) et Hamid (incarné par Khaled Benaïssa, primé dans un autre festival du prix d'interprétation) qui occupe de hautes fonctions étatiques et assume une ambition sans bornes et qui aura raison d'une amitié censée être indéfectible entre ces deux héros de la guerre dont Lyès Salem, acteur et réalisateur, aura réussi le portrait dans la subtilité et dans une vision bien courageuse en sortant des sentiers battus de la représentation en langue de bois de nos héros militants. Pour ce qui est du prix spécial du jury, il a été alloué à deux films cette année, il s'agit de «Come to my voice» d'Hüssein Karabey et «Le Challat de Tunis», le premier film a su toucher le public et le jury sur la mise en lumière d'un espoir naissant bien filmé et bien présenté à travers de belles traditions de narration et de tradition, tandis que le deuxième film dresse le portrait d'une société tunisienne en pleine mutation où l'enjeu de taille reste le corps féminin et marque l'effervescence par rapport à cet enjeu filmé avec humour, dérision et aussi cynisme pour dénoncer les aberrations conceptuelles de cette question du corps féminin, inscrit dans des questionnements absurdes. Une mention spéciale a été accordée, en plus des prix officiels aux deux comédiennes de «Carmina y Amen» Carmina Barrios et Maria Léon. L'Union de la presse cinématographique belge et l'Union de la critique cinéma ont décidé de décerner un prix pour le travail de fond sur la multi-culturalité, ce prix a été attribué à «Come to my voice» d'Hussëin Karabey. Le cinéma reprend ses droits et son rôle de passeur de lumière entre le public et ses créateurs, et les réalisateurs comme Lyès Salem viennent nous rappeler le prix des opinions qui, heureusement, trouvent écho chez le public qui comprend le propos...