Algérie - Revue de Presse

Le pessimisme de Benbitour L?opération mains propres que le gouvernement veut lancer pour lutter contre le phénomène de la corruption est insuffisante pour endiguer ce mal qui ronge l?économie du pays », a déclaré l?ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour. Intervenant lors d?un séminaire sous le thème « L?économie algérienne face à la menace des réseaux informels », organisé, hier, par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC) à Alger, Ahmed Benbitour considère que le projet de loi de lutte contre le phénomène n?aura pas les résultats escomptés s?il n?est pas accompagné d?une réforme globale des institutions. « Il faut réformer les institutions de l?Etat et leur système de fonctionnement. Il faut aller vers une double transition en réformant les institutions financière et fiscale », a-t-il lancé. Il est à rappeler que le Conseil de gouvernement avait examiné, le 2 février dernier, un projet de loi relatif à la corruption. Un texte présenté par le ministre de la Justice, Tayeb Belaiz. Exposant une communication sur les différents types de menace sur l?économie du pays, l?ex-chef de l?Exécutif a fait le lien entre les réseaux informels et la corruption. Pour l?orateur, la corruption favorise la prolifération de l?économie informelle. « La corruption a tendance à favoriser les projets inutiles », a-t-il lancé. Concernant l?économie informelle, M. Benbitour estime que le fait d?avoir le contact avec le réseau informel n?est pas condamnable, mais il devient inquiétant quand ce dernier se nourrit de la mauvaise gestion des affaires publiques. « C?est la mauvaise gestion qui favorise la corruption. Et cette mauvaise gestion est le produit de l?intervention excessive de l?Etat dans les affaires privées ainsi que le manque de transparence dans les opérations de l?Etat », a-t-il souligné. Enchaînant dans le même sens, Abdelhak Lamiri, PDG de l?INSIM, a affirmé que pour réduire l?étendue de l?économie informelle en Algérie, il doit y avoir impérativement des instruments de mesure de ce fléau. Ce dernier a décortiqué les raisons ayant conduit à l?accroissement du problème et a fourni les mesures à entreprendre pour le minimiser. Car, précise-t-il, aucun pays au monde ne peut endiguer l?économie informelle. De ce fait, il dira qu?« il faut la contenir ». Cela ne peut être effectif, selon lui, sans avoir un tableau de mesure et une bonne gouvernance qui sera axée sur deux volets : la transparence et l?efficience de l?économie. « Pour que l?économie informelle se rétrécisse, il faut une économie formelle bien gérée », a-t-il martelé. Et d?ajouter : « Il faut avoir aussi une bonne croissance, une bonne politique macroéconomique et structurelle et lutter efficacement contre le chômage. » Dans la foulée, M. Lamiri a attiré l?attention sur l?absence d?une politique encourageant la création de petites et moyennes entreprises (PME-PMI). Seul moyen, selon lui, qui permettra de freiner l?ampleur du secteur informel. Le mal de l?Algérie réside, indique-t-il, dans cette politique d?octroi de crédit incitant à l?importation. « 45% des crédits vont vers l?importation et 46% vers des entreprises déstructurées, alors que seulement 10% sont consacrés à la création des PME-PMI », argumente-t-il. « Il faut orienter le maximum des ressources bancaires vers la création de petites et moyennes entreprises. Il faut avoir une autre politique de crédit », a-t-il recommandé. Outre le problème des crédits, la politique du gouvernement n?encourage pas, a-t-il souligné, la création des PME. « Les systèmes de taxation et de cotisations sociales sont très élevés en Algérie en comparaison avec des pays de niveau similaire », a-t-il renchéri. Ainsi, M. Lamiri suggère de décentraliser les politiques de développement en lançant des plans de développement locaux, lesquels seront conditionnés par la création d?un stimulateur économique qui permettra d?éviter les erreurs. Sur un autre chapitre, l?adaptation de la réglementation algérienne aux normes internationales a été l?un des sujets abordés lors de ce séminaire par Amor Zahi, ancien cadre des comptes et professeur à la Faculté de droit de Ben Aknoun.
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