Lutte acharnée des courtisans autour du Président

Une seule ville, un seul candidat. Et deux meetings consacrés aux femmes.La direction de campagne du président-candidat, Abdelaziz Bouteflika, ne cache plus ses divergences?même dans la course à l'allégeance. Et pour cause, les responsables de cette direction ont organisé, en l'espace de deux jours, deux rencontres consacrées exclusivement aux femmes. La première a eu lieu samedi à la salle Atlas de Bab El Oued ; la seconde a été tenue, hier matin, à la salle Harcha Hacen. C'est le fait d'un grave désaccord entre les promoteurs du 4e mandat.En effet, l'organisation du meeting de la salle Atlas par des «femmes indépendantes» (affiliées en réalité aux partis politiques au pouvoir), n'était pas, selon une source sûre, du goût de nombre de responsables de la direction de campagne du président sortant, qui ont contraint ainsi Abdelmalek Sellal à modifier son calendrier. Ce dernier a été obligé de venir discourir, hier encore, à la salle Harcha, sur le même sujet, devant un parterre de femmes, de jeunes filles et d'enfants «recrutés» pour l'occasion de différentes wilayas. Malgré cela, les tribunes de la salle sont restées vides. La mobilisation en nombre des bus pour transférer les foules «mobiles» à Harcha s'est avérée vaine, dans la mesure où seul le terrain et une partie d'une seule tribune étaient occupés par les «supportrices» et «supporters» du 4e mandat. Les organisateurs ont même retardé le début du meeting, prévu à 9h30, dans l'espoir de voir l'assistance grossir... Entre temps, des danses au rythme d'une variété de chansons étaient au rendez-vous.Le directeur de campagne de Abdelaziz Bouteflika, lui, ne s'est présenté que vers midi, pour promettre monts et merveilles à la femme algérienne pour les prochaines années : «Prohibition de toutes formes de violences contre la femme», «plus de droits» et «soutien aux femmes activant dans le secteur économique». «Je peux vous garantir, au nom de Abdelaziz Bouteflika, que les droits de la femme, quels que soient les domaines, seront consolidés dans son prochain programme. La lutte contre les violences faites aux femmes sera consacrée davantage, car il s'agit d'un phénomène intolérable», soutient-il.Estimant que c'est sous l'ère Bouteflika que la femme «a pu reprendre ses droits», Abdelmalek Sellal promet encore de «punir tous les actes de violence à leur égard». «La prochaine Constitution consacrera l'égalité entre l'homme et la femme. Elle interdira la violence physique et verbale contre les femmes. Avancez ! Nous sommes avec vous. Mais respectez seulement les valeurs de l'islam et nos traditions», ajoute-t-il. L'orateur fait mine d'oublier que la première violence contre la femme est institutionnelle. Il s'agit du code de la famille en vigueur depuis 1984, dont Abdelmalek Sellal dit qu'il a été révisé en 2005 par son candidat.Le représentant de Bouteflika ne s'attarde que sur ce qu'il appelle «les réalisations en faveur des femmes durant ces 15 ans de pouvoir». Ce faisant, il affirme que «l'éducation, le travail et l'engagement politique des femmes n'ont été possibles que grâce à notre candidat». «Bouteflika s'est marié avec l'Algérie. Comment voulez-vous qu'il ne meure pour l'Algérie '» lance-t-il. «Hada Erradjel Rabah ou Rebi Kbir» (cet homme va gagner), conclut-il en montrant du doigt un ancien portait géant de Abdelaziz Bouteflika, datant de la campagne électorale de 2009.