Algérie - Revue de Presse

«Loughat el Oumahat» au TRO


Cri de révolte contre la guerre Le Théâtre AEK Alloula a abrité, samedi soir, la pièce «Loughat el Oumahat», produite dans le cadre d’’Alger, capitale de la culture arabe’ et présentée par la formation du Théâtre National Mahieddine Bachtarzi, en tournée dans l’ouest du pays. Dès le début de la pièce, le bruit de bombardements, le ronronnement des pales d’hélicoptères et le crépitement des balles dans le noir total nous situent d’emblée le lieu du drame. Il s’agit d’un pays occupé et ravagé par la guerre que le public n’aura aucune difficulté à deviner. La lumière se fait sur un décor fait de colonnes et de murets en pierres. Toute la pièce se résume en une longue et tumultueuse conversation entre deux femmes, de deux camps différents, mais vivant le même drame et déchirées par la même et cruelle douleur, un fils prisonnier dans chaque camp. C’est un pathétique cri de révolte contre l’injustice, l’inhumanité et l’horreur de la guerre. Une femme au téléphone, une américaine (Tounès), s’enquiert de son fils qui fait partie de l’armée d’occupation. Elle sera interrompue par la visite impromptue d’une autochtone (Rania Sarouti) venue implorer son intervention pour la libération de son fils, condamné à mort et accusé par les forces d’occupation d’être un terroriste. L’étrangère refuse de lui apporter son concours. La conversation entre les deux femmes est alors violente. A la seconde visite de la femme autochtone, l’américaine est informée que son fils se trouve entre les mains des forces de libération et risque lui aussi la mort. La conversation entre les deux mères change alors de ton pour laisser place aux tractations et à une compréhension mutuelle de la même douleur. Les tractations n’aboutiront pas. Le prisonnier accusé de terrorisme par les forces d’occupation sera exécuté. Une fois sa révolte apaisée, la mère qui vient de perdre son fils ne se laissera pas aveugler par la vengeance et promettra d’épargner la vie du soldat ennemi. La pièce, traduite à partir d’un texte d’Alexis Barnes et mise en scène par la comédienne Sonia, est jouée en arabe classique. La prestation des deux comédiennes a été magistrale.
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