Logement Les déboires de la «frange intermédiaire»

Après deux ans de mariage, Nihel n'arrive toujours pas à avoir un logement. Elle continue dans la location à raison de 12.000 DA par mois. Malgré la multiplication des formules pour l'acquisition d'un logement, Nihel, cadre dans une entreprise publique, ainsi que son mari, se voit exclue de toutes les formules car, ne répondant aux critères d'aucune d'elles. Au salon du bâtiment, qui a ouvert ses portes, dimanche, ils étaient nombreux les visiteurs en quête d'une nouvelle formule qui leur convient pour bénéficier d'un logement. Pour avoir un logement LSP ou de la location-vente, il faut un salaire plafonné à moins de 60.000 DA. Pour acheter le promotionnel, c'est encore cher, estime Nihel, même si la banque peut financer jusqu'à 80 % du montant du logement. Que faire, donc, pour avoir un logement ? Certains visiteurs du salon, en quête d'une formule magique, sont repartis déçus, car tous les projets de logements exposés ne répondaient pas à leur statut. C'est le déboire de cette frange dite intermédiaire, explique un promoteur immobilier, exposant au salon. « Nous avons plusieurs cas similaires qui viennent tous les jours déposer un dossier de logement et qui ressortent de chez nous bredouilles, leur dossier n'est pas éligible », a souligné ce promoteur. Pour Nihel, il est inconcevable d'être exclu de toutes les formules au moment où la politique du gouvernement va dans le sens de permettre au cadre moyen de bénéficier d'un logement. Pour régler le problème de cette frange intermédiaire, le promoteur immobilier estime qu'il faut élargir le seuil des salaires, afin d'intégrer les ménages dont le revenu dépasse les 60.000 DA et l'augmenter à 80.000 ». Une proposition que Nihel et bien d'autres visiteurs du salon soutiennent du moment qu'elle peut régler leur problème. Reste à savoir si cette suggestion sera prise en considération par le gouvernement. Au stand de la CNEP, les visiteurs étaient nombreux à demander les possibilités d'avoir un crédit bancaire pur l'achat d'un logement, d'un terrain ou la construction d'une habitation. Selon le représentant de la CNEP, le prêt accordé dépend de l'âge du demandeur et de son salaire. Ce salon qui se caractérise, cette fois-ci, par le professionnalisme, selon certains exposants, offre aux visiteurs un espace diversifié sur les différents projets de logements en cours de réalisation et ceux qui seront lancés et tout le matériel et équipement d'accompagnement qui va avec. La tendance est toujours orientée vers le LSP qui demeure la formule la plus demandée par les acquéreurs, estime le promoteur immobilier mais qui risque de connaître une augmentation du prix de ce logement, si les prix des matériaux de construction sur le marché international ne se stabilisent pas. Entre hier et aujourd'hui, les prix de l'acier ont encore grimpé. « Nous vivons au jour le jour actuellement et nous attendons que le marché se stabilise », a expliqué le même interlocuteur.