Algérie

Littérature féminine algérienne plurielle



Littérature féminine algérienne plurielle 6ème partie Zoulikha a écrit beaucoup de nouvelles sur le thème de la Révolution et des martyrs, mais s’est penchée, dans une deuxième phase sur les maux sociaux, et notamment la condition de la femme et le code de la famille, les tabous sociaux et les interrogations sur l’écriture, prônant un langage humain désacralisé qui refuse les concessions et les restrictions idiomatiques. Dans ses nouvelles (‘Aardjouna’, ‘Derrière la colline’, ‘Qui est le héros’...), Zoulikha aborde une approche moderniste de la structure du discours littéraire classique sclérosé pour tenter de lui substituer de nouvelles formes, thématiques et esthétiques à même d’exprimer mieux les exigences de la nouvelle société vagissante. Tâche à laquelle se consacrera, pour sa part, Zhor Ounissi, très connue dans la sphère arabophone, qui prendra à bras le corps les problèmes de la quotidienneté, mais sans pour autant parvenir à dépasser les limites imposées du discours politique et religieux de l’époque. Dans ses nouvelles (‘L’autre rive’, ‘Le trottoir endormi’) Zhor Ounissi, en dépit d’un contexte social culturel défavorable, et de son appartenance au système politique conditionnant, tenta néanmoins d’adhérer aux nouvelles tendances littéraires sans pour autant se délier de ses attaches à son école réformiste imprégnée des idéaux de l’Association des Oulémas et de ceux grandiloquents du discours politique des années 1970. Aussi l’élan direct vers des formes plus évoluées et quelque peu libératrices, c’est à d’autres écrivaines qu’il échut de concrétiser, en dépassant les références sociales politiques (révolution agraire, sensibilisation au code de la famille ...) pour aller directement droit au but, comme le tente Jamila Zenir avec son ébauche d’un champ d’expression se voulant nouveau, avec les questions abordées de l’amour, du harcèlement sexuel, de l’émigration. Autrement dit une tentative d’ébauche d’une nouvelle écriture qui se veut résolument moderne, avec des possibilités nouvelles de rupture, ne cherchant pas à se référer à l’élément traditionnel, pour affirmer un espace esthétique relativement libéré du tabou limitatif du champ d’expression. Jusqu’aux années 1990, un seul nom a régné sur le roman féminin, celui de Zhor Ounissi, auteur d’un seul ouvrage «Journal d’une institutrice», roman qui se veut à la fois, original, lié aux mœurs de la société et moderne, ouvert sur les nouvelles réalités que connaissait l’Algérie. Ce premier roman de Zhor Ounissi apparaissait beaucoup plus comme un journal littéraire autobiographique qu’un texte romanesque, plein de références à la «révolution nationale». Et c’est avec son deuxième roman «Loundja Wal ghoul», paru en 1993, que Zhor Ounissi rompit avec son style et ses hésitations d’aller de l’avant. Objectif illustré mieux par la thématique secouée de ses récentes publications mais tentative de questionnement et de véritable chamboulement du champ écrituriel et sémantique que réalisa cependant pleinement une certaine poétesse du nom de Mosteghanemi. Ahlam Mosteghanemi qui n’est plus à présenter, très connue actuellement sur la scène littéraire arabo-musulmane et internationale ,devint célèbre surtout après la parution au Liban d’un roman au texte audacieux et au titre révélateur: «Dhakirat el Jassad» (Mémoire du corps) et que Naguib Mahfoudh, le Nobel de la littérature arabe, disparu récemment, apprécia fort. Un véritable ton provocateur dans la société arabo-musulmane fortement imprégnée de machisme, et que l’écrivaine Ahlam en a laissé transparaître un avant-goût à travers ses poèmes qui ont incontestablement entraîné beaucoup de changement dans le langage d’écriture et dans la texture de la littérature féminine de langue arabe. A suivre...
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