Libye : L'après-Kadhafi a-t-il déjà commencé '

Les réticents craignent que la création d'un cabinet, à l'heure où le régime de Kadhafi contrôle encore l'Ouest du pays, laisse penser à des velléités séparatistes de l'opposition. Si la question n'occupe pas, encore, la une de la presse mondiale, force est, aujourd'hui, d'admettre que l'opposition libyenne, forte de ses victoires militaires depuis trois jours, et du soutien de la coalition  internationale, s'attelle déjà à  en dresser les grandes lignes.Reconnu au lendemain de sa création par la France, et, depuis hier, par le Qatar, le Conseil national de transition (CNT), la voix «Â officielle » de l'opposition, déploie, ces derniers temps, de grands efforts pour mettre en place un gouvernement en mesure de prendre les rênes du pays après la «Â chute » du leader libyen. On prêterait, au surplus, la direction à  Mahmoud Jibril, un ancien universitaire, qui a déjà rencontré, en tant que représentant de l'insurrection, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le président français Nicolas Sarkozy.Bien que timides, les premiers balbutiements de cette volonté de traduire la victoire militaire sur le plan politique, se multiplient, au gré de l'évolution de la situation sur le terrain. En guise de reconnaissance «Â voilée », l'Union africaine a invité officiellement les membres du CNT, vendredi dernier à  Addis-Abeba pour débattre des solutions à  la crise, même si ces derniers ont décliné l'appel en raison de la présence des représentants du régime. Le débat bat son plein au sein du conseil, mais l'idée ne fait pas encore l'unanimité. «Â Nous avons besoin d'une entité plus organisée, capable de construire de  véritables institutions », souligne Mme Bougaighis, membre du comité média CNT. Selon un autre, Moustapha  Gheriani, «Â on peut décrire le CNT comme un organe détenant le pouvoir législatif, et le nouvel organe, qui aura l'exécutif, sera un gouvernement de transition mis en place soit lors de la chute de Tripoli, soit avant »Les réticents craignent que la création d'un cabinet, à  l'heure où le régime de Kadhafi contrôle encore l'Ouest du pays, laisse penser à  des velléités séparatistes de l'opposition. «Â Le CNT existe toujours, et c'est le symbole de l'unité », assure M. Boughaigis, ajoutant que des dirigeants politiques de l'Ouest seraient les bienvenus. Fini donc le scénario d'une Libye scindée en deux parties, entre les anti et les pro-Kadhafi. Mais est-ce le cas des Etats-Unis, passés maîtres dans l'atomisation et l'émiettement des Etats, aussi puissants fussent-ils '