Algérie - Revue de Presse

Libye : Après la casse, l'impasse



En Libye ce n'est pas le provisoire, mais c'est l'impasse qui dure. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Adbel-Elah Al-Khatib, a indiqué que les deux camps en conflit demeurent « loin d'un accord politique » en déplorant qu'aucun progrès n'a été enregistré à  l'issue de ses discussions en début de semaine avec des représentants du CNT, organe politique de la rébellion, à  Benghazi, puis avec le Premier ministre libyen Baghdadi Al-Mahmoudi mardi à  Tripoli. « Il apparaît clairement sur la base des discussions à  Tripoli et Benghazi (...) que les deux camps restent loin d'un accord sur une solution politique », a-t-il commenté. Les tractations entre les deux parties butent sur un problème de fond : le départ du colonel Kadhafi. La France et Grande-Bretagne, ainsi qu'un responsable de la rébellion ont  suggéré ces derniers jours que le colonel Kadhafi pourrait àªtre autorisé sous conditions à  rester en Libye, du moment qu'il quittait le pouvoir. Mais le Premier ministre libyen est demeuré inflexible à  l'issue de sa rencontre avec l'émissaire de l'ONU, répétant qu'un départ du pouvoir du dirigeant Mouammar Kadhafi n'était « pas un sujet de discussion ».Cela intervient alors que la Grande-Bretagne a reconnu hier le CNT comme seul « gouvernement      légitime » de Libye et l'a invité à  prendre possession de l'ambassade libyenne à  Londres dont les derniers diplomates ont été expulsés. «Cette décision reflète la légitimité grandissante du CNT, sa représentativité et les succès enregistrés pour se rapprocher des Libyens à  travers le pays », a déclaré lors d'une conférence de presse le chef de la diplomatie britannique, William Hague en ajoutant que son gouvernement « traitera le CNT de la même façon que n'importe quel autre gouvernement dans le monde ». Politiquement toujours, et pour la première fois depuis des décennies, un parti politique a vu le jour en Libye, cette semaine à  Benghazi dans l'Est contrôlé par les rebelles grâce à  l'initiative d'expatriés libyens. La nouvelle formation se veut un précurseur dans la voie vers la démocratie. « Nous nous appelons le Parti de la Nouvelle Libye parce que tout a été détruit », déclare Ramadan Ben Amer, l'un des co-fondateurs du parti dans un entretien à  l'AFP. Le colonel Mouammar « Kadhafi dit qu'il a construit la Libye  pierre après pierre, mais, notamment à  Benghazi, il l'a détruite pierre après pierre ».Sur le terrain, la situation n'est pas moins reluisante. L'Otan maintient une forte pression sur les forces loyalistes avec, tous les jours, des dizaines de raids aériens, alors que les rebelles du CNT peinent à  s'emparer de la ville pétrolière de Brega. L'Alliance atlantique a mis en garde les forces du colonel contre la tentation de s'abriter dans des sites civils, prévenant qu'elles en feraient automatiquement des « cibles militaires légitimes », selon le porte-parole de  l'opération « Protecteur unifié » de l'Otan, le colonel Roland Lavoie. Cet avertissement, qui semble dénoter un durcissement de la stratégie de l'Otan, intervient peu après une visite de presse organisée par le régime dans la ville de Zliten, à  150 km à  l'est de la capitale, où les partisans du colonel avaient montré plusieurs bâtiments civils détruits selon eux par l'Otan et affirmé que sept personnes avaient péri dans ces frappes. L'Otan a fait hier l'objet d'une poursuite judiciaire. La justice belge va àªtre saisie d'une plainte contre l'Alliance atlantique par un Libyen, Khaled Hemidi, l'accusant d'avoir tué son épouse et ses trois enfants lors d'un bombardement qui aurait visé son père, proche du régime de Tripoli.Par ailleurs, une mission conjointe d'organisations humanitaires de l'ONU, qui s'est rendue à  Tripoli et d'autres zones du pays, a indiqué qu'à certains endroits, les populations civiles souffrent de pénuries alimentaires et de manque d'accès aux soins.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)