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Libye
Le nouveau Parlement libyen, issu des élections du 25 juin, va se réunir "d'urgence" samedi à Tobrouk dans l'est libyen pour examiner la dégradation de la situation dans le pays après plusieurs semaines de combats acharnés entre milices et groupes armés rivaux.Le Parlement qui devrait initialement prendre ses fonctions le 4 août à Benghazi (est), a décidé de tenir une réunion d'urgence à Tobrouk, une ville relativement calme située à quelque 200 km à l'est de Benghazi, "vu la situation dangereuse" dans le pays, a déclaré mercredi le député à l'Assemblée Bakr Biira, qui doit présider la séance inaugurale.La communauté internationale a appelé à plusieurs reprises le nouveau parlement à se réunir rapidement, dans l'espoir de remettre de l'ordre au sein des institutions de l'Etat et former un nouveau gouvernement.Mais les combats qui font rage depuis plus de deux semaines à Tripoli et Benghazi ont semé le doute quant à la capacité de la nouvelle Chambre des représentants à se réunir. La mouvance libérale accuse en effet les islamistes de semer le chaos dans le pays en vue d'empêcher la prise de fonction du Parlement.Le gouvernement libyen provisoire a appelé mercredi dans un communiqué à un arrêt "immédiat" des affrontements à Benghazi et ordonné "à toutes les unités de l'armée d'arrêter les combats", alors que la principale base dans la ville est tombée mardi aux mains de groupes armés islamistes.Une coalition de groupes islamistes, le "Conseil de Choura des révolutionnaires de Benghazi", a annoncé dans un communiqué s'être emparé mardi soir du QG des forces spéciales.Une source militaire a confirmé la chute de la base dans cette deuxième ville de Libye, aux mains de ces groupes, dont Ansar Achariaa, classé organisation terroriste par Washington.Le Croissant rouge libyen a annoncé avoir retiré 35 corps de soldats de la base, faisant savoir qu'il y avait encore plus de cadavres mais sans en préciser le nombre.Près d'une centaine de morts à Bengazi depuis samediDepuis samedi, les combats entre milices islamistes et forces armées dans plusieurs secteurs de Benghazi, ont fait quelque 90 morts, selon un bilan provisoire fourni par des sources médicales locales.Des tirs intermittents continuaient d'être entendus mercredi en plusieurs endroits de la ville.A Tripoli, les pompiers tentaient d'éteindre l'incendie qui ravageait mercredi pour la quatrième journée consécutive un immense dépôt de stockage d'hydrocarbures, provoqué par des roquettes tirées lors d'affrontements entre milices rivales.Le dépôt contient plus de 90 millions de litres de carburant, ainsi qu'une cuve de gaz ménager, et les autorités craignent "une catastrophe humaine et environnementale". Les opérations d'extinction du feu avaient été interrompues par moments en raison des combats.Pour les analystes, ces combats font partie d'une "lutte d'influence entre régions mais aussi entre courants politiques".Le pays risque le chaosDepuis la chute en octobre 2011 de l'ancien régime, les autorités du pays ne parviennent toujours pas à contrôler les dizaines de milices formées d'ex-insurgés qui font la loi, en l'absence d'une armée et d'une police régulières bien structurées et entraînées.Le gouvernement libyen a mis en garde vendredi contre "l'effondrement de l'Etat" alors que les combats ont quasiment paralysé la capitale, où banques et administrations sont fermées. Des pénuries de carburant et d'électricité ainsi que des coupures d'eau empoisonnent la vie quotidienne des habitants.Une moyenne quotidienne de 5.000 à 6.000 personnes ont fui ces derniers jours la Libye vers la Tunisie voisine, selon les autorités tunisiennes.Face à la détérioration de la situation, plusieurs pays ont décidé d'évacuer leurs ressortissants ou personnels diplomatiques. Les Etats-Unis, la Turquie, le Japon et le Canada ont déjà fermé leurs ambassades. La Chine, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont de leur côté exhorté leurs ressortissants à quitter le pays.


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