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Liberté provisoire pour 20 hirakistes



Un sit-in de solidarité avec les prévenus a mobilisé hier de nombreux citoyens devant le tribunal Sidi M'hamed, à Alger, pour appeler à leur libération et à la cessation de la répression.Devant comparaître hier en citation directe après leur présentation devant le procureur de la République près du tribunal de Sidi M'hamed, les 20 activistes du hirak arrêtés vendredi à Alger ont finalement bénéficié de la liberté provisoire, en attendant leur procès prévu pour le 9 février prochain. La présidente de l'audience a décidé de reporter le jugement de l'affaire des manifestants interpellés lors de la marche hebdomadaire et de remettre en liberté les concernés à la suite de la demande formulée par le collectif d'avocats.
Les prévenus sont poursuivis pour trois chefs d'inculpation. Selon Me Rezazgui, seize manifestants sont accusés d'incitation à attroupement public non armé, tandis que trois autres inculpés, à savoir Kamel Nemmiche, Redah Bourissa et Mokrane Laouchedi, sont poursuivis pour atteinte à l'unité nationale. Quant au dernier prévenu, il est accusé d'usurpation d'identité.
Rappelons que les hirakistes en question ont été placés en garde à vue après leur interpellation vendredi à l'occasion de la 48e marche de contestation populaire. Cependant, il faut souligner, à cet effet, que la mobilisation citoyenne contre les arrestations "arbitraires" des manifestants était hier encore au rendez-vous devant le tribunal de Sidi M'hamed.
Des jeunes filles, des femmes âgées, des vieux, des jeunes, d'ex-prisonniers récemment élargis et des familles de détenus, ainsi que des avocats ont répondu à l'appel lancé la veille par le Comité national de libération des détenus (CNLD). Les protestataires se sont ainsi mêlés aux familles des 20 manifestants interpellés vendredi dernier par les services de sécurité, pour demander leur acquittement.
Au moment où les 20 hirakistes arrêtés comparaissaient devant le procureur de la République, des citoyens rassemblés à l'extérieur de la juridiction se sont mis à scander haut et fort des slogans en faveur de la libération des manifestants arrêtés.
Sous une pluie fine et un froid glacial, les protestataires répétaient à tue-tête : "Libérez les otages, libérez nos enfants, ils ne revendent pas de la cocaïne", "Nous militons pour la liberté, nous demandons une justice indépendante", ou encore "Nous voulons un tribunal civil, pas militaire". Ils ont, à l'occasion, insisté sur l'urgence de l'instauration d'une justice indépendante sous l'impulsion de magistrats affranchis de toute pression politique.
Des femmes âgées nous ont pris à témoin pour dénoncer les méthodes de repression relancées ces dernières semaines contre les hirakistes. "Où sont passées les mesures d'apaisement tant promises par le nouveau locataire du Palais d'El-Mouradia ' Ce pouvoir doit savoir que le peuple n'est pas du tout lassé, le hirak se poursuivra.
Moi, personnellement, malgré mon âge, je continuerai à marcher chaque vendredi et chaque mardi jusqu'au départ du dernier valet d'el-îssaba", nous ont-elles déclaré. Un cordon sécuritaire de brigade pédestre antiémeute a été immédiatement mis en place pour empêcher les contestataires d'atteindre la deuxième entrée du tribunal, rue de la Liberté.
D'autres citoyens soutenus par des avocats et des députés du Front des forces socialistes, ainsi que ceux du Parti des travailleurs brandissaient des écriteaux qui renseignent sur la prise de conscience et la détermination des Algériens à poursuivre le combat démocratique.
Ils ont ainsi réitéré, pour la circonstance, les revendications du hirak, à savoir le départ du système et l'instauration d'un Etat de droit. Ils ont longuement scandé "Nous sommes des pacifistes et nos doléances sont légitimes". Les protestataires ont, en somme, repris plusieurs slogans phare des manifestations du vendredi populaire et du mardi estudiantin.

Hanafi H.
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