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Les voies de la diplomatie algérienne sont impénétrables


Les voies de la diplomatie algérienne sont impénétrables
Le deuil de trois jours décrété par le président Bouteflika à la suite du décès du roi d'Arabie Saoudite, Abdallah Ibn Abdelaziz Al Saoud, appuyé par l'envoi d'une forte délégation conduite par le président du Sénat Abdelkader Bensalah, accompagné du ministre de la Justice Tayeb Louh et du président du Conseil constitutionnel,M. Mourad, divise les Algériens.Beaucoup s'interrogent sur cette fébrilité de la diplomatie algérienne à nulle autre pareille, pour autant que l'on se souvienne, même lorsque des deuils frappent des nations et des gouvernements liés à l'Algérie par des relations séculaires d'amitié sincère, de solidarité et de respect mutuel.Que le président Obama et les gouvernements européens se précipitent pour témoigner leur compassion et leur amitié à un allié stratégique sur lequel ils s'appuient pour redessiner la carte géopolitique du Monde arabe en rapport avec le conflit israélo-palestinien et le dossier iranien, il n'y a rien de surprenant à cela ! Quand les grands de ce monde se déplacent en force, comme ils l'ont fait il y a quelques jours suite à l'attentat contre Charlie Hebdo et, cette fois-ci, à Riyad, en Arabie Saoudite, c'est que l'événement est d'importance capitale pour leurs intérêts stratégiques.Le rôle joué par Riyad dans la chute brutale et continue du prix du pétrole sur injonction des Américains ne semble pas, en revanche, inspirer quelque ressentiment que ce soit, pourtant légitime, de la part des autorités algériennes pour ce coup de poignard dans le dos dont l'Algérie aura à payer une lourde facture dans les prochains mois.Il fut un temps où les principes d'amitié, de solidarité, de fraternité, de coopération mutuellement bénéfique et de communauté de destin invoqués par l'Algérie dans la structuration et la conduite de sa politique extérieure avaient leur prolongement pratique dans l'action politique, diplomatique et les grands choix et décisions économiques.Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il y a comme une espèce de sadisme dans la conduite de la politique étrangère de l'Algérie, à voir cette disposition primaire de nos dirigeants à se prosterner et à embrasser la main de dirigeants qui ne veulent pas de bien à notre pays et, de manière plus générale, aux peuples arabes qui cherchent à s'affranchir des tutelles étrangères.En dépit du verrouillage des espaces de liberté, la diplomatie de la rue en tant que réponse du c?ur et de la raison à la diplomatie policée officielle est en train de s'imposer dans le comportement civique des citoyens. Désormais, à chaque fois que s'exprime la position officielle de l'Algérie sur un événement international, l'opinion réagit à rebrousse-poil.Ce fut le cas il y a quelques jours à la suite des attentats parisiens où la présence du ministre des Affaires étrangères, M. Lamamra, à la marche parisienne a été «chahutée» en Algérie, dans plusieurs wilayas, par des marches de dénonciation des caricatures de Charlie Hebdo. Le même scénario est observé avec le décès du roi d'Arabie Saoudite.Pendant que nos dirigeants tirent leurs mouchoirs, les réseaux sociaux s'enflamment et s'indignent de l'allégeance de l'Algérie vis-à-vis des monarchies du Golfe. Au niveau des mosquées, de nombreux fidèles ont refusé d'accomplir ce vendredi «la prière de l'Absent» à laquelle a appelé le ministère des Affaires religieuses en hommage au défunt roi saoudien.Les voies de la diplomatie algérienne sont impénétrables.


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