Algérie

Les trois voleurs et les... Chinois!




Les trois voleurs et les... Chinois!
Les coopérants chinois ont, eux aussi, leur part du statut de victimes. Trois gus de la région de Boufarik leur ont rendu «visite».Trois jeunes solides ados qui viennent à peine d'entrer dans le monde sacré et sucré des «majeurs» sont jugés pour vol à l'encontre de Chinois venus réclamer justice, décidés à aller jusqu'à «Tien An Men» en vue d'obtenir réparation. Nassima Saâda, la juge de Boufarik (cour de Blida), est, elle aussi, décidée à chercher la vérité, aidée en cela par cette fougueuse Yasmine Lamia Zerdoumi, la procureure, prête au nom du ministère public à sortir ses griffes, juste pour jouer son rôle de poursuivante. Maître Amine Morsli et Maître Youssef Ouadhah paraissent au sommet de leur forme même avec les 32° qui noient la ville des Agrumes.Une forme apparue lors des plaidoiries plaisantes car le cadet des Morsli a voulu jouer beaucoup plus sur une déviation, un moment d'égarement que sur de gros délinquants récidivistes, donc à punir avec la plus grande rigueur au nom de la loi bien entendu. Avant cela, l'avocat ira se casser les dents contre le mur de l'incompétence territoriale: «Les faits sont nés du côté de Koléa, pas à Boufarik. La défense estime donc que les enquêteurs et leur chef, le procureur, se sont gourés. A vous de juger Madame», a sifflé Maître Amine qui a, par ailleurs, dénoncé l'abus de la détention provisoire. Saâda, toute menue, mais réveillée, ne se laisse pas conter par ce bel avocat qui a tendance à cracher son plus beau sourire lorsqu'il veut avoir le dessus sur la représentante du ministère public. D'ailleurs, cette dernière est toujours vigilante, sur ses ergots, prête à jouer des ailes, histoire de ne pas laisser le parquet sans réaction. Puis, il cherche à éloigner l'article 354 du Code pénal qui évoque le vol, la nuit, de deux à plusieurs personnes etc... Pour le défenseur, «il y a quelque chose qui doit laisser le «350» et non le «354» car la peine n'a rien à voir avec le premier article dont la défense n'en veut pas».Et pourtant, la loi est la loi. Les juges du siège manipulent les lois au vu de dossiers. Ils n'inventent rien. Et c'est ce qui effarouche les délinquants...Fort de ses peines prononçables en cas de condamnation, l'article 354 (loi n 06-23 du 20 décembre 2006) du Code pénal dispose que: «sont punis d'un emprisonnement de 5 à 10 ans et d'une amende de 500.000 DA à un million de dinars, les individus coupables de vol commis avec une seule des circonstances suivantes: 1°) si le vol a été commis la nuit 2°) si le vol a été commis par deux ou plusieurs personnes 3°) si le vol a été commis à l'aide d'escalade, d'effraction extérieure ou intérieure, d'ouverture souterraine, de fausses clés ou de bris de scellés, même dans un édifice ne servant pas à l'habitation.Le tribunal peut, en outre, prononcer l'interdiction d'un ou de plusieurs droits prévus à l'article 9 bis de la présente loi ainsi que la peine d'interdiction de séjour dans les conditions prévues aux articles 12 et 13 de la présente loi.La tentative du délit prévu par cet article est punie des mêmes peines que l'infraction consommée.» Ces lignes prouvent au moins que dans le cas du jour, les deux avocats préfèrent le «350» moins répressif. Oui, n'importe quel défenseur prend soin d'éloigner le 354 car les alinéas qui suivent les peines prévues, laissent le champ libre au juge du siège de frapper fort, car tous les magistrats du siège, Nassima Saâda en tête, ont horreur d'avoir en face d'eux des inculpés de vol. Et ici, il s'agit surtout de victimes étrangères. Les Chinois venus aider à la reconstruction du pays n'ont pas besoin d'être malmenés. Et la loi est de leur côté. Il reste les regrets affichés et crachés par les trois jeunes bandits en herbe. Cela relève du pouvoir discrétionnaire de Saâda qui a bien suivi les plaideurs...Sentant que le poisson allait mordre à l'hameçon, Maître Morsli s'étendra un bon bout de temps sur les déclarations des victimes, «des déclarations contradictoires, nulles et sans fondement» et s'accroche aussi aux déclarations balancées à la barre et donc ces même déclarations ne signifient nullement que ce soit des aveux. Et l'avocat de Sidi Aïd de terminer en beauté: «Madame la présidente, c'est à vous de voir de très près lors de la mise en examen du dossier le pourquoi de la présence de ces trois jeunes à la barre. Et vous vous apercevrez de tout!» Ce sera au tour du second avocat, Maître Youssef Ouadah de compléter la plaidoirie de son aîné en réclamant l'application de l'article 52 du Code pénal, les larges circonstances atténuantes», «surtout qu'ils sont tordus de douleur née de mille regrets!» Aussitôt, Saâda, la présidente annonce la mise en examen du dossier sous huitaine.


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