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Les trois variants à l'origine du rebond



La courbe des contaminations confirmées ne fléchit pas. Elle enregistre au contraire un rebond important. Les bilans quotidiens sont en hausse régulière avec des pics, qu'il s'agisse des personnes contaminées ou celles décédées. L'existence des trois variants du Covid-19, à savoir le britannique, le nigérian et, plus récemment, l'indien, explique en partie cette situation. L'abandon des gestes barrières et le rythme de la vaccination en sont également la cause, assure le chef de service des maladies infectieuses de l'établissement hospitalier de Boufarik.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - En l'espace de 24 heures, le nombre des contaminations au Covid-19 est passé mardi de 195 à 282 cas confirmés, le jour suivant. La tendance ascendante constatée il y a plusieurs jours déjà se maintient. L'Algérie n'a pas été épargnée par les nouveaux variants.
Dans son dernier bilan, l'Institut Pasteur d'Algérie faisait état de la détection de 37 nouveaux cas du variant britannique répartis entre les wilayas d'Alger, Blida, Béjaïa, Constantine, Médéa, Mila, et M'sila. Le nombre total de cas confirmés du variant britannique, depuis le 25 février 2021, s'élève ainsi à 180 cas. Pour le variant nigérian, le dernier bilan indiquait la présence de 101 cas.
À ces derniers, est venu s'ajouter le variant indien avec 6 cas détectés à Tipasa. L'existence de ces trois variants est-elle à l'origine de la flambée des cas ' Pour le docteur Mohamed Yousfi, c'est indéniablement et « mathématiquement » vrai.
Il explique en effet que lorsque trois souches connues pour être très contaminantes circulent, il faut s'attendre à ce que le nombre de cas augmente. Mais pour le chef de service des maladies infectieuses, ce n'est pas l'unique explication. « L'abandon des mesures barrières constitue également une des causes principales.
Lorsque plus personne ne porte le masque et ne respecte la distanciation physique, il faut s'attendre à ce que les cas flambent.» Le Dr Yousfi en appelle à une plus grande intervention des pouvoirs publics, afin de faire respecter les mesures barrières. Il estime également que le rythme auquel s'effectue la vaccination contre le Covid-19 ne permet pas de contenir la situation au plan épidémiologique.
Pour y arriver, dit-il, il aurait fallu que le rythme soit soutenu et qu'un grand nombre de citoyens aient pu se faire vacciner. « Actuellement, même les professionnels de la santé n'ont pas tous été vaccinés », dit-il.
Autant de facteurs couplés qui ont, dans un premier temps, suscité l'inquiétude des professionnels de la santé qui voyaient affluer de plus en plus de malades avant que les autorités sanitaires ne joignent leur voix à la leur pour évoquer une situation sanitaire de plus en plus préoccupante.
Elle l'est d'autant plus que les bilans quotidiens ne rendent pas forcément compte de la prévalence réelle des cas, notamment les nouveaux variants.
Les capacités de séquençage ne sont en effet pas très importantes. Seul l'Institut Pasteur d'Algérie maîtrise cette technique, et il ne peut à lui seul en effectuer assez dans le cadre du dépistage. À cela s'ajoute le peu d'enquêtes épidémiologiques qui sont effectuées en dépit de l'existence d'une cellule opérationnelle chargée d'investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques.
N. I.
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