Algérie - A la une

Les trois plaies de l'Algérie



Les trois plaies de l'Algérie
En Algérie, ce phénomène touche surtout les marchés publics et le commerce extérieur.La corruption, la fraude fiscale et les transferts illicites de changes constituent le triptyque «visible» de la criminalité financière qui gangrène la santé économique du pays.Ce phénomène touche surtout les finances publiques, à travers la corruption au niveau des marchés publics et le commerce extérieur, par le transfert de change, indique le commissaire aux comptes, Mourad Tabet. Cet expert économique qui intervenait lors d'une conférence de deux jours sur la criminalité financière, organisée par le Réseau euro-arabe de la formation judiciaire, a ajouté que la criminalité financière est également enregistrée dans le secteur bancaire à travers les infractions commises au niveau du contrôle de change, dans le cadre de transferts illicites et de non-remboursement de crédits. La majoration des factures à l'importation, technique criminelle «relativement récente» en Algérie relève le commissaire aux comptes, est pratiquée par les multinationales activant en Algérie. Celles-ci facturent leurs importations à des prix dépassant largement le prix du marché. Cette méthode leur permet d'opérer illégalement un transfert de bénéfice, a-t-il précisé. Parmi les autres techniques criminelles utilisées en finances, il a énuméré les faux travaux supposés supplémentaires et hors marché, les marchés de gré à gré...et autres pratiques courantes illégales. Mourad Tabet relèvera également les détournements de fonds et d'actifs, qui sont les «plus répandus» dans les entreprises publiques que privées, a-t-il fait remarquer. Il citera, à ce propos, les cas de banques frauduleuses qui sont actuellement traitées devant la justice, à savoir, Bcia Bank et Khalifa Bank.L'expert a par ailleurs noté l'accroissement substantiel de cas de non-remboursement de crédits, tel que les prêts destinés aux jeunes et aux chômeurs, mais aussi aux fellahs dans le secteur agricole, regrettant ainsi que le Trésor engage «très peu» de poursuites judiciaires à l'encontre de ce type de délits, pourtant très répandus.Son collègue El Bachir Benmansour, également commissaire aux comptes, a abordé, pour sa part, le cas de blanchiment d'argent, technique consistant à réintroduire «l'argent sale» dans le circuit bancaire, pour pouvoir l'utiliser plus tard de manière «légale sans s'inquiéter», pratique dans laquelle la corruption et les faux documents sont utilisés à profusion.Benmansour a également rappelé les points du dispositif de prévention mis en place pour lutter contre le crime financier. Il citera notamment les audits, interne et externe, que prennent en charge les commissaires aux comptes qui contrôlent la gestion financière des entreprises et dont la prérogative est d'informer le procureur de la République quant aux éventuelles irrégularités constatées.Cette importante rencontre d'experts financiers, à laquelle prennent part des magistrats en matière pénale des pays membres du réseau euro-arabe de la formation judiciaire, s'est poursuivie hier par d'autres interventions en relation avec les infractions financières. Elle aura permis aux magistrats algériens d'avoir un aperçu sur les techniques utilisées par les magistrats des pays qui ont déjà connu plusieurs grandes affaires liées à la criminalité financière, notamment l'Italie. Ce conclave d'experts juridico-financiers a vu la participation de magistrats du module pénal de tous les pays constituant le réseau euro-arabe de la formation judiciaire, à l'exception du Maroc et de la Hollande. Etaient présents aux côtés de l'Algérie, la Tunisie, la Jordanie, la Palestine, Amman, les Emirats arabes unis, le Koweït, la Roumanie, la France, l'Italie, l'Espagne et la Belgique.En marge de cette rencontre, le réseau, que l'Algérie préside actuellement, tiendra une session à l'Ecole supérieure de la magistrature (ESM).




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)