Les travailleurs saisissent le Premier ministre

Les travailleurs de Peugeot Algérie SPA comptent organiser, aujourd'hui, un sit-in devant le siège de l'entreprise pour dénoncer « le mépris et l'injustice » des responsables de cette entreprise et réclamer le droit à la constitution d'un syndicat. Chose que refuse la direction. Pour avoir refusé cet état de fait, Hakim Zaghnoun, chef du département des achats et moyens généraux chez Peugeot Algérie depuis plus de 15 années, a été licencié. Un épisode qui a poussé les travailleurs à dénoncer d'autres abus comme la suppression de la prime de panier durant le mois de Ramadhan et le refus (depuis 20 ans) du versement des 2% de la masse salariale pour constituer le fonds des ?uvres sociales. Ils dénoncent également la pratique des responsables de l'entreprise forçant les travailleurs (mécaniciens et magasiniers) à signer à blanc contre la création d'une section syndicale ou d'un comité des travailleurs. « Nous avons déposé une plainte auprès du tribunal d'El-Harrach contre l'entreprise pour refus de constitution d'une section syndicale. Nous attendons la troisième notification du tribunal. Si les représentants de l'entreprise ne manifestent pas leur présence, le juge va annoncer la création de la section syndicale d'office », note un groupe de travailleurs. En outre, dans une lettre adressée au Premier ministre, les protestataires dénoncent ce déni et ce qu'ils appellent une stratégie établie par les entreprises française tous secteurs confondus, pour se protéger contre toute « menace » extérieure (personnes indésirables, loi gênante...). « Quand il y a un départ volontaire ou une démission d'un travailleur algérien de l'une des entreprises française, son nom est mis automatiquement sur une liste noire qui l'empêchera de retrouver un job dans les entreprises françaises implantées en Algérie », expliquent les employés. Voulant le contacter à travers son assistante pour avoir de plus amples informations, Pierre Forêt, directeur général de l'entreprise Peugeot Algérie SPA, n'a pas daigné répondre à nos sollicitations.