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Les travailleurs des hôtels publics réclament leurs salaires



Pour réclamer le versement de leurs salaires bloqués depuis cinq mois, les travailleurs de l'Entreprise touristique de Kabylie (ETK), qui regroupe les trois hôtels publics, le Belloua, le Bracelet d'argent et Lalla Khedidja, ont observé, hier, un mouvement de protestation.Un rassemblement a été organisé par ces travailleurs devant l'entrée de l'hôtel Belloua, au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, où les protestataires ont exprimé leur mécontentement et crié publiquement leur désarroi causé par le blocage de leurs salaires. "Nous sommes des pères de famille et nous demandons nos salaires", a, d'emblée, expliqué Tiklaoui Rabah, membre de la section syndicale de l'ETK, affiliée à l'UGTA, rencontré sur place.
"Notre action est relative au versement de nos salaires. Cela fait cinq mois que nous n'avons pas été payés, c'est inadmissible", a-t-il insisté, estimant que cette revendication est une urgence, car avec la dégradation du pouvoir d'achat, même les travailleurs qui perçoivent leurs salaires à temps ont déjà du mal à joindre les deux bouts.
"Nous avons remis deux écrits à notre direction générale, mais à ce jour, le problème des salaires persiste", a ajouté notre interlocuteur, tout en exhibant une plateforme de revendications des travailleurs de ces trois hôtels.
"En réponse à nos revendications, nos responsables ont évoqué la mauvaise santé financière de notre entreprise. Seulement, cela relève plus de leurs compétences car ce n'est pas nous qui avons décidé d'entamer, à la fois, les travaux de réhabilitation des hôtels publics à Tizi Ouzou, qui sont à l'origine de ces difficultés financières", a explicité ce même représentant. "Ils ont entamé les travaux de rénovation depuis cinq ans et nous estimons que ce n'est pas aux travailleurs d'en subir les conséquences.
Ce n'est pas à nous d'assumer ce retard", poursuit notre interlocuteur, tout en insistant, aussi, sur le fait que la plupart des travailleurs sont des pères de famille. "Nous sommes des travailleurs, pour la plupart des chefs de famille, qui venons travailler chaque jour, et le salaire est un droit", a-t-il insisté. Selon ce syndicaliste, le salaire moyen d'un travailleur dans ces hôtels est de 22 000 DA.
"Ce qui est vraiment dérisoire, notamment avec la dégradation du pouvoir d'achat", a-t-il dénoncé, à ce propos. Pour ce qui est des autres points revendiqués, la section syndicale a demandé à revoir la commission de promotion et de formation, ainsi que celle des recrutements, à revoir la convention collective, à engager un expert comptable pour refaire la grille des salaires et à régler les primes des travailleurs.
Pour rappel, ces trois hôtels de l'ETK font partie des six hôtels publics au total dont les travaux de réhabilitation ont été lancés depuis 2015 dans la wilaya de Tizi Ouzou. Une opération qui a accusé un énorme retard en raison de diverses contraintes privant, ainsi, la wilaya d'un parc hôtelier important estimé à quelque 1 200 lits.
Il s'agit de trois structures situées au chef-lieu de wilaya, à savoir, Amraoua, le Belloua et Lalla Khedidja, et de trois autres au niveau des stations climatiques, à savoir Tamgout à Yakouren, El-Arz à Tala Guilef et le Bracelet d'argent à Ath Yenni. Six ans après le lancement de cette opération, seul le Bracelet d'argent a été mis en service en novembre 2020.
En visite dans la wilaya en janvier dernier, l'ancien ministre du Tourisme, de l'Artisanat et du Travail familial Mohamed Hamidou avait déclaré, à ce sujet, que "c'était une erreur de lancer la réhabilitation de ces infrastructures au même moment" et promis "d'accélérer l'opération".
De son côté, le wali de Tizi Ouzou, Djillali Doumi, en visite, également, récemment sur ces chantiers, a affirmé que les travaux de réhabilitation des hôtels publics à Tizi Ouzou, encore inachevés, a engendré une "situation préjudiciable pour l'économie locale".

K. TIGHILT
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