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Les syndicats chargent le ministre du travail



Après avoir déclaré que la grève devant paralyser le secteur de l'éducation le 26 et le 27 est «illégale», le ministre du Travail et de la sécurité sociale, Mourad Zemali, s'est attiré les foudres des syndicats du secteur. En effet, selon les déclarations rapportées par le quotidien arabophone Echorouk, le ministre, Zemali, a estimé que cinq syndicats parmi ceux composant l'intersyndicale, exercent dans l'illégalité, du fait qu'ils ne figurent par dans la liste des syndicats agréés, publiée décembre dernier,par son département. Et que le préavis de grève devrait être déposé au niveau de son ministère et à l'inspection de travail. Zemali est allé jusqu'à «menacer» les grévistes de radiation de leur poste de travail, en les appelant à prendre toutes leurs responsabilités. «la loi est au dessus de tout le monde», a-t-il indiqué.Réagissant à ces propos, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), a estimé que Zemali «ignore les lois relatives à son secteur». «Le Satef, qui active depuis sa création en 1989, a toujours pris ses responsabilités, et nous allons continuer notre combat jusqu'à l'aboutissement de nos revendications», a affirmé notre interlocuteur, pour qui les déclarations de Zemali dénotent de son ignorance de l'exercice syndicale. «Nous exerçons notre droit syndical conformément à la loi constitutionnelle. Et ce n'est pas aujourd'hui, que ce ministre vient nous apprendre notre travail», a-t-il indiqué. Notre interlocuteur a, toutefois, estimé que la sortie de Zemali n'est pas fortuite. «Je sais pourquoi ce ministre a tenu de tels propos.
Il pousse au pourrissement de la situation, au lieu d'appeler au calme. Il ne sait nager qu'en eaux troubles», a-t-il estimé. Pour Amoura, le ministre du Travail «est aux abois, et s'enfouit dans les contradictions». «Si nous n'avons pas de représentativité, pourquoi sommes-nous conviés à une séance de travail avec la ministre de la tutelle alors '», s'est-il interrogé. Et d'ajouter : «Ce n'est pas à Zemali de juger que notre grève est légale ou pas. C'est du seul ressort du ministère de la justice».
Pour le CLA, il est impératif que Zemali relise la loi du travail, pour qu'il comprenne ce qui est «illégal» et «légal». «Nous avons déposé hier (18 février ndlr), notre préavis de grève auprès de notre employeur. A ce que je sache, les travailleurs de l'éducation sont affiliés au département de l'éducation nationale, et non pas à celui de Zemali», a soulevé Idir Achour, SG du CLA. «Nous estimons de notre part que notre action est légitime, et nous comptons aller jusqu'au bout. Ces menaces ne vont pas nous arrêter», a assuré notre interlocuteur.
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