Algérie - A la une

Les sinistrés toujours pas indemnisés




Une année après les inondations de la ville d'In Guezzam, les sinistrés, dont le nombre dépassait 100, nourrissent toujours l'espoir d'être indemnisés. Les victimes de cette catastrophe naturelle qui avait causé d'importants dégâts, notamment dans la cité des 600-Logements et dans les quartiers Kounta ouest et est, lesquels sont, faut-il le signaler, formés d'un pâté de bâtisses en argile, sont reléguées aux calendes grecques. Le plus grave c'est que le bilan réel de ces inondations qui ont dévasté plusieurs maisons et champs agricoles, n'a jamais été rendu public. "Les chiffres avancés par la commission d'enquête qui a été induite en erreur par les autorités locales ne sont pas exhaustifs. Certains sinistrés n'ont même pas été déclarés parce qu'on les considère comme des étrangers qui devraient à tout moment quitter le territoire national", dénonce un responsable local qui préconise de les rapatrier au lieu de les laisser souffrir et mourir dans des conditions compromettant les engagements humanitaires de tout un Etat. Parlant sous le couvert de l'anonymat par peur de représailles, notre interlocuteur a également dénoncé de graves dépassements dans l'acheminement des aides alimentaires et des tentes initialement destinés aux sinistrés mais qui auraient profité à d'autres localités, de connivence avec certains responsables d'In Guezzam. Evoquant les mesures d'urgence annoncées tambour battant par le chef de l'exécutif de la wilaya de Tamanrasset, Djilali Doumi, particulièrement celles relatives à la réalisation d'un "important projet" portant protection de la ville d'une manière permanente des crues et de la remontée des eaux pluviales, notre source estime que "cette déclaration n'est qu'un mensonge de trop de ce wali qui avance des chiffres et des montants laissant accroire à des solutions miracles et à des chimères, compte tenu de la gravité du problème qui se reproduit annuellement au moment des précipitations saisonnières. Il faut savoir que depuis août 2018, date des dernières intempéries, aucune opération n'a été concrétisée dans ce cadre". Les habitants d'In Guezzam qui s'apprêtent à accueillir une autre saison de pluie, craignent encore de subir le même sort que Djanet et Illizi. Ils pensent d'ores et déjà comment éviter l'inévitable, puisqu'ils savent pertinemment que c'est toute la ville, construite à même le lit d'un grand oued, qui est menacée malgré les SOS et les cris de détresse lancés aux autorités compétentes. Du côté de la wilaya, on continue de parler d'un "mégaprojet" qui consiste en la réalisation de digues géantes et de tranchées profondes sur une longue distance en direction de l'aérodrome, afin de dévier le cours de l'oued qui est souvent à l'origine de la catastrophe.La première tranche de ce projet, pour laquelle une enveloppe de 39 milliards de centimes a été débloquée, permettra de protéger la région de manière durable, a-t-on assuré en faisant remarquer que des opérations de rattrapage sont également prévues, dont l'urgente réhabilitation du réseau d'assainissement et la réalisation d'une canalisation pour l'évacuation des eaux pluviales dans les points bas de la ville.

RABAH KARECHE


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)