Les sinistrés de Ghardaïa s’impatientent

Malgré l’arrivée massive des secours par convois entiers et par avions gros-porteurs, les aides n’arrivent que difficilement aux sinistrés qui commencent à montrer leur impatience. Un sit-in pacifique a eu lieu hier au centre-ville à 200 mètres de la wilaya pour dénoncer cette lenteur que d’aucuns appellent désorganisation et anarchie.“Nous sommes montés à la salle omnisports de Noumérate pour demander des secours pour notre quartier de Mermed, entièrement ravagé par les eaux. Nous avons été impressionnés par le volume des aides entreposées. Des tentes, des couvertures, des appareils divers, des ustensiles de toutes sortes, des denrées alimentaires, alors que nos familles sont dépourvues de tout. Nous avons été chassés manu militari, est-ce possible ?” affirme Lakhdar Dahmoune qui accuse : “C’est de la non-assistance à population en danger. Nous avons pourtant démontré par le passé l’efficacité de notre organisation de quartier dans la prise en charge efficace des problèmes.”
Les commerces commencent à rouvrir, n’étant eux-mêmes pas encore réapprovisionnés pour certains et qui ont tout perdu
pour d’autres. Les boulangeries ont commencé à travailler dans les quartiers où le gaz a été rétabli. Sonelgaz a fait jusqu’ici un travail remarquable pour le rétablissement de l’électricité et du gaz.
Ce qui donne un semblant d’activité, donc de reprise de vie pour certains quartiers. Hormis certaines boulangeries endommagées par les coulées de boue, et qui ne seront rouvertes qu’après réparation évaluée à un mois, toutes les autres ont repris normalement… ou presque. Le pont de Sidi Abbaz, détruit partiellement par les eaux, et qui de ce fait coupait le pays en deux sur la RN1, a été réparé et rouvert à la circulation. Partout des engins, des grues et des camions s’affairent à déblayer les voies de communication. Un chantier à ciel ouvert, grandeur nature. Les communications téléphoniques sont en train d’être rétablies cahin-caha. L’Internet par contre est pratiquement inaccessible, ce qui complique davantage le travail des médias sur place.
Les autorités sont appelées à redoubler d’effort pour redonner espoir aux populations traumatisées par le drame qu’elles viennent et qu’elles continuent de vivre pour certaines, n’ayant pas encore fait le deuil de leurs chers disparus.