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Les services Covid du CHU de Constantine saturés



L'ascension effrénée du nombre de contaminés par le coronavirus se poursuit depuis une quinzaine de jours à Constantine, faisant rappeler le difficile épisode de l'été dernier où une situation de panique générale s'était installée à la suite de la saturation des trois établissements dédiés à la prise en charge des patients atteints du Covid-19.Un nouveau pic des cas de contamination avec 81 nouveaux cas recensés vendredi, portant le nombre total de personnes contaminées à 2 122, selon le décompte présenté par le Pr Djamel Fourar du ministère de la Santé.
Un nombre qui témoigne du rebond qu'a connu cette wilaya depuis le début du mois en cours. En effet, au CHU Ibn-Badis de Constantine, le plus grand établissement hospitalier de la wilaya, qui accueille le plus grand nombre de personnes contaminées par la Covid-19 depuis le début de cette pandémie en mars dernier, la situation est alarmante.
Les quatre services cumulant près de 100 lits, destinés jusque-là à la prise en charge des malades contaminés par le virus, affichent complet. À signaler que le service de médecine interne dispose de 40 lits, le service des maladies infectieuses de 35, le service de réanimation 5 lits et celui des consultations 14 lits. À l'entrée de ce dernier, des dizaines de patients attendent leur tour, les signes de fatigue sont visibles sur leur visage.
D'autres, anéantis par la maladie, sont allongés çà et là dans la salle. Interrogée sur les conditions de prise en charge, Amina, la trentaine, lance : "Mon père est contaminé par le virus, j'attends depuis ce matin qu'on me confirme son admission. D'après ce qu'on me dit, tous les services sont saturés, il n'y a plus de lits."
Le service de médecine interne est également en surcharge. Rencontrée hier sur les lieux, une infirmière qui a requis l'anonymat nous affirme : "Nous n'avons plus de lits, la capacité du service est largement atteinte, nous nous sommes arrangés pour accueillir le plus grand nombre de patients possible, mais malheureusement, le service ne peut plus recevoir de malades, il est plein à craquer." "Nous souhaitons que la population soit compréhensive et coopère avec les équipes soignantes qui sont déjà dépassées et fatiguées.
Actuellement, nous ne pouvons compter que sur la conscience des citoyens", complète-t-elle. Amine Salem, médecin en anatomie pathologique, dira, pour sa part, que "la situation est de nouveau inquiétante, le service de consultation Covid connaît une pression inégalée ces derniers jours. Depuis le début du mois en cours, nous enregistrons quotidiennement près de 150 consultants et 15 à 18 personnes atteintes du Covid sont admises chaque jour dans différents services de l'hôpital.
La situation est critique, et si nous continuons de la sorte, l'hôpital sera bientôt débordé. Nous ne serons bientôt plus en mesure d'assurer la prise en charge des malades Covid vu la situation critique de l'évolution de la pandémie dans la wilaya. Pour cela, nous mettons en garde contre le non-respect des mesures de prévention".
Aziz Kaabouche, chargé de communication du CHU, a indiqué, lui, que "face à cette recrudescence du nombre de cas de Covid-19 dans la wilaya, tous les services dédiés à cette maladie sont tous saturés.
Nous rencontrons d'énormes difficultés pour hospitaliser un malade. Si la hausse persiste, nous allons être obligés d'ouvrir le service de réanimation médiale et celui de pédiatrie qui disposent d'une centaine de lits, ce qui nous permettra de désengorger les autres services et de mieux gérer cette crise".
Le même responsable appelle à "une prise de conscience" pour éviter que la situation dégénère. "Il faut vraiment une prise de conscience par les citoyens, nous sommes en plein début d'un rebond épidémique.
Si l'on ne veut pas qu'il se transforme en début de deuxième vague, il faut impérativement cette prise de conscience et renforcer toutes les mesures de prévention, afin d'inverser cette tendance dans les jours et dans les semaines qui viennent. Le citoyen doit faire preuve de responsabilité et aider le personnel médical qui est au bord du burn-out."

Inès BOUKHALFA
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