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Les salaires des travailleurs augmentés



Les salaires des travailleurs augmentés
Sidi Saïd, le secrétaire général de l'UgtaPrès de trois millions d'entre eux verront leurs revenus connaître une hausse de 5 à 30% dès le mois de janvier 2015.La loi 87 bis du Code du travail est enterrée. Le pouvoir d'achat des salariés connaîtra une embellie. Le gouvernement, sous la pression de l'Ugta, a décidé de mettre fin à l'article scélérat qui a entravé des années durant, la carrière et les salaires de millions de travailleurs. En effet, un accord a été trouvé pour la suppression de cet article qui détermine le mode de calcul du Snmg, fixé actuellement à 18 000 DA. Mais en quoi consiste l'abrogation de l'article 87 bis et qu'est-ce qui va changer' Le gouvernement va mettre en place un nouveau dispositif de calcul du salaire national minimum garanti qui se répercutera de manière automatique sur les salaires.Autrement dit, des correctifs seraient apportés à la définition du Snmg à la faveur de la promulgation de la loi de finances 2015. Ils ne manqueront pas de faire le bonheur des travailleurs lésés car le Snmg pénalise, actuellement, en particulier les travailleurs des basses catégories professionnelles et ne permet pas aux entreprises plus de flexibilité pour mieux rétribuer les rendements des travailleurs ou pour indemniser toute sujétion à l'organisation ou aux conditions particulières de travail. Ainsi, près de trois millions de travailleurs verront leurs salaires augmentés de 5 à 30% dès janvier 2015.Si pour les salariés cette revendication portée par l'Ugta de manière constante, et à chaque tripartite, marque un tournant dans leur carrière professionnelle qui doit s'accompagner d'une amélioration notoire de leurs revenus, l'accueil qui lui est, par contre, réservé par le patronat s'est fait avec un grincement de dents qui en dit long sur leurs craintes.Les chefs d'entreprise qui ont opposé une résistance farouche à l'article de loi tant décrié par les classes laborieuses doivent désormais faire avec cette nouvelle donnée qui doit se traduire par des incidences financières dont ils auraient aimé se passer. «Pour les entreprises publiques et l'administration, cette mesure va induire une charge de 500 milliards de dinars que l'Etat devrait débourser pour assurer l'application de cette recommandation.»«Il y a un million d'employés ciblés par cette mesure», a indiqué le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani.En ce qui concerne le secteur privé, l'impact financier sur le budget des entreprises est moins important, mais reste considérable, notamment pour «les petites et les moyennes entreprises» rapporte la même source. Annoncée par le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd, à l'université d'été du Parti des travailleurs depuis Blida, cette abrogation est, selon lui, une véritable victoire pour les travailleurs.Rien que dans les corps communs, ils sont plus de 500.000 employés. Le gouvernement hésitait des années durant à l'abroger à cause de son impact financier très lourd à supporter. Il aurait été estimé en 2008 à 500 milliards de dinars.Pour l'économiste Abdelhak Lamiri, elle se traduirait par un accroissement de l'ordre de 10 à 20% de la masse salariale des entreprises, une hausse de l'inflation qui pourrait avoisiner les 20% alors que les importations devraient, elles aussi, être revues à la hausse. «Sur la base des indications les plus récentes concernant la masse salariale à fin 2012» les incidences financières d'une abrogation de l'article 87 bis doivent se situer dans une fourchette allant «de 9 à 11 milliards de dollars en rythme annuel» avait estimé Aderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international en management stratégique, au mois de février dernier.Selon Sidi-Saïd, une commission tripartite se penche actuellement sur l'évaluation de l'impact financier de cette décision qui a été prise, faut-il le souligner, avant même que le nouveau Code du travail ne soit prêt.L'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) a accueilli avec une «grande satisfaction» le dispositif de suppression de cet article. Tout en se félicitant de cette décision qu'elle juge «importante» et «courageuse», l'Ugta a salué avec «respect» et «considération» la concrétisation de «la promesse faite par le président Abdelaziz Bouteflika», estimant qu'il s'agit d'une «décision à inscrire dans la longue liste de son engagement au profit des larges couches des travailleuses et travailleurs».Enfin, «le projet de loi de finances 2015 a introduit une disposition où il a été clairement souligné l'abrogation de l'article 87 bis du Code du travail, conformément à la décision du président de la République.Un autre article viendra le remplacer dans le nouveau Code du travail», a indiqué mercredi dernier le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi qui a précisé que l'impact de cette suppression «touchera toutes les couches de salariés concernées par le Snmg».







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