Algérie

Les ruissellements continuent sur les plages




Littoral oranais en péril La côte oranaise mériterait plus d’attention de la part des autorités publiques et des citoyens. Sur les 24 plages que compte ce littoral, la moitié devrait être interdite à la baignade et la majorité fermée pour cause de pollution. Sur la corniche oranaise, les ruissellements des eaux usées continuent à se déverser sur les plages de Saint Germain, de Claire Fontaine, de l’Eden Roch… et sur plusieurs autres points. Il semblerait que le projet de la HPO de la wilaya d’Oran, dit des 9 stations de relevage, qui a coûté au trésor public les yeux de la tête, n’a pas donné les résultats escomptés. Pour rappel, les concepteurs de ce projet avaient garanti que celui-ci serait opérationnel à 100% durant les 20 années à venir. D’après quelques indiscrétions, on apprendra que la maintenance des stations de relevage est très onéreuse. «Les factures énergétiques de la SONELGAZ sont élevées et aucun gestionnaire ne pourrait soutenir des dépenses aussi importantes», a-t-on appris. Il faut rappeler que lors de l’inscription de ce projet, un ex-chef de daïra de Aïn El Türck s’y est formellement opposé car aucun organisme ne pourrait supporter les dépenses de ce genre de système d’assainissement. Selon lui toujours, le coût d’exploitation d’une seule station de relevage coûtait à l’Etat, durant les années 80, environ 25 millions de centimes. Aujourd’hui, le montant a quintuplé. Les pompes des stations de relevage tombent souvent en panne car elles sont fréquemment bouchées par des déchets solides et surtout par des cheveux humains qui constituent la cause principale des pannes, apprend-on auprès des employés. Moult fois, les gestionnaires ont sollicité les propriétaires des hammams et des salons de coiffure afin de ne pas jeter les cheveux dans les évacuations des eaux utilisées mais sans parvenir à éradiquer ce «fléau», comme le qualifient les responsables. D’après un interlocuteur auprès des services de l’hydraulique, le système d’évacuation des effluents urbains de Aïn El-Türck est unitaire; autrement dit, les canalisations reçoivent les eaux usées conjointement avec celles pluviales. Ces dernières charrient des déchets solides qui bouchent les conduites des pompes. Un système séparatif est plus efficace, ajoute-t-on. Cette option sera saisie lors de la fin de l’étude consacrée pour le grand projet de l’évacuation des eaux pluviales de Aïn El-Türck, sous l’égide des directions des travaux publics et de l’hydraulique. Il faut également signaler que le schéma initial du projet de la HPO a été détourné à cause des constructions érigées «illicitement» sur les collecteurs principaux qui relient les 9 stations de relevage. La carcasse de la station de relevage initiale est toujours dressée comme un totem froid narguant tout le monde. Le détournement du schéma initial est la cause principale qui a poussé les services de l’hydraulique à encore arrêter un autre projet de plus de 8 milliards de centimes pour changer complètement le collecteur qui passe par la rue Melinette. Cette rue de grande affluence et qui traverse cinq quartiers de la commune n’a pas été concernée par les campagnes de bitumage et les travaux de ce projet tardent à venir. Sur un autre registre, la commission d’inspection des plages qui englobe les directions du tourisme et de l’environnement a été généreuse quant à autoriser certaines plages qui sont sérieusement polluées. L’autre ruissellement se trouvant sur la Plage Saint Germain continue et ce, bien que les services de l’hydraulique aient garanti, qu’une fois les canalisations des eaux usées du village agricole Fellaoucène, relevant administrativement de la commune de Bousfer, qui passe par la place Vassas et le boulevard Clémenceau pour se déverser sur la Plage St Germain, soient reliées au réseau principal de Aïn El-Türck. Que nenni! Les déversements ont continué car certains habitants d’Aïn El-Türck ont branché leurs conduites au collecteur des eaux pluviales et sur lequel étaient également reliées les conduites de Fellaoucène. Le problème s’est donc aggravé et il devient difficile de connaître le nombre de foyers branchés sur ce fragment du réseau pluvial. Sur la Corniche Est, les plages de Capo Rousso, Aïn Franine, l’Aiguille et jusqu’aux plages de la commune d’Arzew, la pollution est également efficiente car cette zone de baignade est cernée par les pollutions de déversement des effluents urbains de la ville d’Oran, sur le lieudit Cueva del Agua et les déversements intempestives de la zone pétrochimique d’Arzew. La «bétonisation» du littoral constitue également une pollution des sites balnéaires. Les eaux usées des bâtisses qui se sont développées comme des champignons, pendant la décennie noire, sur la bande des domaines maritimes se déversent, à même les plages car elles se situent en bas des stations de pompage. Selon des recherches scientifiques, la baignade et les sports aquatiques en eau polluée représentent certains risques pour la santé. Néanmoins, les principaux risques lors de la baignade ou bien la pratique d’activités aquatiques sont reliés à la présence de micro-organismes pathogènes dans l’eau, comme les coliformes fécaux. Cependant, avaler de l’eau contaminée constitue la principale voie d’exposition à ces micro-organismes. Ceux-ci peuvent aussi pénétrer dans l’organisme par les oreilles, les yeux, le nez ou par une écorchure de la peau. Dans certains cas, le simple contact cutané peut aussi devenir une voie d’exposition, comme ce fut le cas, il y a quelques années, à Mostaganem à l’usine de papier située dans le quartier de Salamandre, où plusieurs personnes ont été contaminées par les produits chimiques, notamment le chlore, déversé par l’usine dans la mer. Suite à cette affaire, l’usine a été fermée. Notons, en outre, que certains polluants chimiques, parasites et toxines naturelles peuvent également constituer un danger pour la santé. Les principales sources de contamination maritimes sont les eaux d’égouts, les effluents industriels et écoulements agricoles, les rejets urbains des eaux pluviales, le comportement des baigneurs, les déversements d’huile et d’essence provenant des bateaux à moteur et des marinas, la pollution attribuée aux occupants de bateaux. Cependant, de nombreuses études épidémiologiques internationales ont permis d’observer l’apparition de problèmes de santé lors de la baignade ou de la pratique de sports aquatiques en eau contaminée. Les plus fréquents sont les infections gastro-intestinales, comme la diarrhée, les infections des voies respiratoires, des yeux, des oreilles, de même que les affections cutanées. Les données recueillies par ces études tendent aussi à prouver que les activités entraînant une immersion dans l’eau, telle la nage, comportent plus de risques pour la santé que celles sans immersion. Les bassins de décantation incrustés sur le site des Dunes incommodent également les estivants qui ont choisi les complexes de la première ZET et constituent un foyer de maladies dangereuses. A El Ançor, les bassins de rétention des eaux usées, situés à environ deux kilomètres de la plage, constituent également un danger de santé publique. Les déversements sur la plage des Andalouses n’a pas cessé» jusqu’au mois de juillet. L’APC a installé des digues, des buttes de terre pour bloquer le ruissellement. En attendant la réception de la station d’épuration intercommunale (Step Aïn El-Türck, le calvaire continue. Autre projet qui n’est pas encore appliqué: la fiscalité environnementale, prévue dans la loi de finances 2002 et qui a été normalement appliquée à partir de 2005. Ce projet consiste à mettre en place des taxes sur les ordures ménagères, sur le déstockage des déchets industriels et hospitaliers et sur la consommation de carburant. Signalons que le recouvrement annuel de la taxe est fixé entre 500 et 1.000 dinars par ménage et c’est au président de l’APC de fixer le montant de cette taxe. Par ailleurs, les communes disposent d’un délai de 3 ans -dont deux se sont déjà écoulés!- pour procéder au recouvrement intégral de cette taxe en coordination avec les impôts et les inspecteurs de l’environnement. En attendant l’application de ces textes et la concrétisation de ces projets, seules la faune et la flore pourront témoigner de la triste vérité lorsqu’on les trouvera mortes, flottant sur la surface des eaux polluées. Les pollutions des matières chimiquement inertes sont également efficientes. Benachour M.
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