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Les revendeurs et maquignons entament discrètement la vente de moutons




Les revendeurs et maquignons entament discrètement la vente de moutons
Si les marchés à bestiaux seront bientôt rouverts mais sous haute surveillance des médecins vétérinaires, certains revendeurs ont déjà commencé la vente discrète d'ovins qu'ils ramènent, notamment, des Hauts-Plateaux, en prévision de l'Aïd el Adha. Bien que le ministère de l'Agriculture ait demandé aux vétérinaires d'imposer une rigueur en matière de contrôle dans les marchés pour éviter une contamination des moutons par le virus de la fièvre aphteuse qui touche actuellement le cheptel bovin, les revendeurs, eux, assurent que leurs bêtes sont saines. Les vendeurs occasionnels et autres faux maquignons sillonnent déjà les espaces steppiques et la région des Hauts-Plateaux en quête de cheptel. Certains ont déjà commencé la vente de moutons, notamment dans la Mitidja. Hamid et Redouane, deux associés, se sont lancés dans ce créneau depuis quelques années. Leur expérience dans ce domaine, leurs relations avec les éleveurs de la région de Djelfa surtout, les motivent à continuer dans ce business. Dans une ferme située à la sortie de la ville de Boufarik, les deux revendeurs reçoivent déjà les clients qu'ils ont contactés par téléphone pour venir choisir leurs moutons. « Nous avons notre propre clientèle. Nous gardons leurs numéros de téléphone pour les contacter chaque année », signale Redouane. Dans la ferme, une centaine de moutons est exposée dans un espace limité par des troncs d'arbre. Les clients font leur choix et négocient les prix des ovins qui varient entre 30.000 et 65.000 DA. Selon les deux associés, le cheptel est acheté chez des éleveurs de Djelfa et transporté jusqu'à Boufarik à bord de camions. Une opération qui s'est avérée simple pour les deux associés qui ignoraient que tout mouvement de cheptel devait avoir l'aval des services vétérinaires, histoire d'éviter la propagation de la fièvre aphteuse. « Notre marchandise est ramenée de la porte du désert, là où ce virus ne sévit pas », objecte Hamid, affairé face à une nombreuse clientèle majoritairement de la région d'Alger. « Chaque année, je viens ici acheter le mouton de l'Aïd. L'avantage, c'est que je peux laisser le mouton dans la ferme jusqu'à la veille de la fête », explique un client venu d'Alger. Du côté du ministère de l'Agriculture, on ne compte pas partir à la chasse des revendeurs particuliers. « Nous n'allons pas priver les citoyens d'acheter des moutons à l'occasion de l'Aïd el Adha, mais nous imposons des conditions draconiennes dans les marchés afin de protéger le bétail de la fièvre aphteuse », a souligné le chargé de communication du ministère de l'Agriculture, Djamel Berchiche. Mais pour la tutelle, la protection du patrimoine national bovin et ovin est l'affaire de tous. « Tout le monde doit s'impliquer pour endiguer ce virus », a rappelé le responsable. D'ailleurs, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) lance un appel aux autorités pour rouvrir les marchés des bestiaux afin de ne pas faire subir aux citoyens le diktat des spéculateurs. « Il faudra que tout le monde s'y mette pour barrer la route aux spéculateurs. Les APC ont un rôle primordial dans la lutte contre la vente du cheptel dans les marchés informels. Il faudra interdire la vente de moutons dans les places publiques, au bord des autoroutes ou dans des garages. Il faut que l'Etat agisse avec fermeté pour non seulement barrer la route aux spéculateurs, mais surtout éviter la propagation du virus de la fièvre aphteuse », suggère le porte-parole de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar. Sur cet aspect, les services de sécurité lanceront, le 15 du mois en cours, une opération de contrôle de déplacement du cheptel. A rappeler que l'Algérie compte quelque 25 millions de têtes d'ovin.


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