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Les remontrances du wali



Le premier responsable de la wilaya a dénoncé les lenteurs et s'est élevé contre les méthodes de gestion qui ont grippé la machine du développement à l'échelle locale.En tournée de lancement et d'inauguration de certains projets, à l'occasion des célébrations de la fête de l'indépendance et de la jeunesse, Abdelkader Kelkel, wali de Jijel, a souvent été poussé à faire des remontrances à ses interlocuteurs parmi les responsables des secteurs concernés.
Face à la pression des citoyens qui s'impatientent de voir leurs doléances prises en charge, des projets, et pour un simple papier à signer ou à déplacer d'un bureau à l'autre, prendront des mois, voire plus, pour être lancés.
C'est cette lenteur qu'a tenu à dénoncer le wali devant le directeur des travaux publics, lors du lancement des travaux d'une route dans la commune d'Emir-Abdelkader. Alors que le chef de l'entreprise à laquelle est confiée cette opération s'est dit prêt à lancer son chantier, le retard vient de la DTP.
Un retard qui a fait réagir le wali, qui s'est élevé contre les lenteurs dans l'accomplissement des procédures qui restent à finaliser avec le bureau d'études et le laboratoire impliqués dans cette opération. S'en prenant au DTP, le wali a sévèrement critiqué ce dernier pour ce retard injustifié en rapport avec un document.
"Il n'a pas que ce projet, il a 4 ou 5 autres qui sont dans la même situation", s'est-il énervé, quand le même chef d'entreprise lui a fait remarquer qu'il est également bloqué dans un autre projet de route pour un problème de tout-venant à Ouled Rabah.
Plus loin de là, à Jijel, le même responsable a fait face à la même situation quand il a été question pour lui de donner le coup d'envoi des travaux de réhabilitation d'une autre route, dans la mechta Toualbia. "Le wali ne donne pas le coup d'envoi des travaux pour qu'ils s'arrêtent le lendemain", a-t-il lancé.
Il est vrai que dans les réflexes acquis, des chantiers ont souvent été improvisés juste pour le besoin de la visite du wali ou du ministre avant que tout disparaisse le lendemain. Quant aux lenteurs dans les procédures de lancement des opérations retenues dans le cadre des programmes de développement, qui ne se concrétisent qu'avec difficulté et retard, elles font partie de ces mêmes réflexes.
Pour un simple document à transmettre d'un service à l'autre, le projet peut faire l'objet d'un blocage injustifié dans un bureau ou un tiroir à cause d'une signature. Ce sont ces méthodes de gestion qui ont grippé la machine du développement à l'échelle locale, pendant que des populations entières restent suspendues à une signature pour voir se concrétiser un projet d'AEP, de route ou d'une structure de soins.
Dans le même sillage, des entreprises se plaignent souvent des oppositions de citoyens, qui n'ont, s'élève-t-on, aucun droit de propriété sur les portions de terre contestées et qui parviennent à bloquer leurs projets. C'est ce qu'a fait savoir au wali le chef de l'entreprise concernée par la réhabilitation de cette route, qui s'est plaint du blocage de son projet par des citoyens.
"Lancez d'abord les travaux, et s'il y a un problème nous serons là", lui a rétorqué le wali. Notons que, lors de cette tournée, le wali a lancé deux projets de route et un autre de gaz à Sidi Abdelaziz, après avoir inauguré une polyclinique à El-Milia et assisté à la mise en service d'un scanner à l'EPH de cette même ville, qui attend cependant un radiologue pour faire fonctionner cet appareil tant attendu par les malades de la région.

Amor Z.
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