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Les regrets ne changent rien




Les regrets ne changent rien
Résumé : Ibtissem écrit deux lettres d'adieu, à son oncle et à son père. Si parfois elle se réjouit de la mort de Madjid, parfois les regrets lui empoisonnent le c?ur. Elle va à la mer. Ce n'est pas un temps pour se baigner mais elle est attirée par les vagues. Après avoir confié son sac, elle s'éloigne puis entre dans l'eau glacée...En mettant de l'ordre sous le comptoir, le serveur tombe sur le sac d'Ibtissem. C'est la fermeture. Le mauvais temps s'était installé. Au début, juste du vent, mais là, avec la pluie qui s'est abattue, il n'y a plus de client. Muni de son parapluie, le jeune serveur va regarder mais il n'y a pas personne. Il est encore en possession du sac d'Ibtissem.- Elle n'a pas pu partir sans son sac, dit-il à son patron qu'il est allé trouver au restaurant. Elle m'avait demandé de le lui garder !- Patiente un peu. Peut-être qu'elle a trouvé un abri sûr, le temps que la pluie s'arrête... Mais la pluie et le vent ne s'arrêtent pas. Le mauvais temps allait perdurer. On peut entendre le tonnerre gronder. La mer est agitée. Depuis la baie vitrée, on peut voir les vagues rouler jusqu'à la plage, emportant tout sur leur passage. Ou en rejetant...- Ce n'est pas... Vous voyez là-bas ', s'écrie le jeune homme. On dirait un vêtement blanc...Inch Allah elle n'a pas eu la folle idée de se baigner !- Tu l'as vue entrer dans l'eau '- Non, non. J'étais occupé. Mais si elle est entrée, peut-être que le courant l'a emportée 'Il ressort sous la pluie et va au bord de l'eau, là où il avait aperçu un vêtement blanc. Il trouve un gilet. Celui-là même qu'Ibtissem portait.Il retourne au restaurant, en courant. Il montre le gilet à son patron.- C'est à la cliente ! Je crois qu'elle a été emportée par les vagues !- Mais non. Ce n'est pas une petite fille... Il faudra être fou pour s'aventurer dans l'eau !- Qu'est-ce qu'on fait '- On doit donner l'alerte ! Ils doivent la rechercher ! Le serveur qu'on nommera Ali appelle le poste de secours. Ces derniers se rendent sur place, et après avoir été mis au courant, ils prennent leurs dispositions pour aller en mer. À bord d'un zodiac, ils s'y rendent et commencent les recherches. Des nageurs sauveteurs les ont rejoints mais au bout d'une heure, puis deux, ils reviennent bredouilles. Par radio, le chef de l'opération se pose des questions. Il interroge Ali.- Vous êtes sûr qu'elle n'a pas quitté la plage avant '- Elle m'a laissé son sac pour marcher, répond le jeune homme. Je voulais lui rendre service. Je l'ai vue marcher au bord de l'eau, s'éloigner... Je n'ai pas pensé à la surveiller. Je ne la voyais plus. Je ne pouvais pas savoir ! Vous n'avez rien trouvé d'autre ' Un des nageurs sauveteurs les rejoints avec des chaussures trempées.- Est-ce qu'elles lui appartiennent '- Oh non, je ne sais pas, lâche-t-il. Je n'ai pas prêté attention à ce qu'elle portait... Je me rappelais de son gilet blanc... celui qu'on a remis...Le chef de l'opération décide de prolonger les recherches. Mais le vent et la nuit ne facilitent pas les choses. En fin de journée, l'équipe rentre au poste et retrouve les nageurs sauveteurs. Ils ont appelé les services de sécurité. Les gendarmes arrivent sur les lieux. Le brigadier chargé de l'enquête ouvre le sac d'Ibtissem et cherche sa pièce d'identité. Il trouve aussi son passeport et le billet d'avion. Il y a aussi les deux enveloppes.Il en ouvre une et fronce les sourcils, en la lisant.- C'est une lettre de regrets, dit-il. Elle demande pardon... Je crois qu'à moins d'un miracle, nous ne la retrouverons pas vivante !(À suivre) A. K.


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