Algérie - Revue de Presse

Les producteurs de lait veulent faire dans l'élevage



A l'appel de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), un nombre important de producteurs de lait sont venus, hier, assister à une assemblée générale d'urgence dont l'objectif premier est de demander l'augmentation de la subvention du prix du litre de lait et de peaufiner la stratégie relative à la production du lait cru au niveau local dont ils comptent en communiquer la teneur la semaine prochaine au gouvernement. Le retour à l'investissement dans la production du lait n'est envisageable que lorsque la subvention de lait en poudre importé par l'Etat cessera et ira vers l'encouragement, par divers moyens, des producteurs locaux de lait cru. Aussi longtemps que l'Etat continuera à subventionner le lait en poudre à l'importation, le pays dépendra de plus en plus des pays producteurs de lait dont le diktat se manifeste par des augmentations faramineuses du prix de la tonne de la poudre de lait. De 1.500 euros, elle est passée à 4.300 euros. C'est l'échange «entre pétrole noir et lait blanc. Une façon de dire vous nous vendez le pétrole à un prix élevé, nous aussi vous vendons le lait au même prix». Et cela constitue un «danger imminent» pour notre pays, puisqu'il s'agit carrément de chantage alimentaire, a affirmé un producteur présent à la réunion. Une situation «absolument préjudiciable pour le pays» à laquelle les pouvoirs publics sont tenus de réfléchir et aller vite pour encourager la production du lait cru et par là même «subventionner les producteurs locaux au lieu de donner l'argent de la subvention aux producteurs étrangers», a soutenu lors d'un point de presse le porte-parole de la CIPA, M. Ziani. Les producteurs de lait, dont le nombre se situe actuellement entre 80 et 90, proposent à cet effet une stratégie pour diminuer peu à peu du volume de l'importation, soutient pour sa part le président du CIPA, M. Meheni. L'on estime au sein de la filière des producteurs de lait que 10 années sont suffisantes pour ne plus importer. Ce délai peut être revu à la baisse «s'il y a un intérêt accru pour la question. Trois années suffiront pour régler en grande partie la question». C'est le point qu'a développé récemment à la veille de la tenue du Salon de l'agriculture, qui s'est tenu à Alger, Mohammed Chérif Aït El-Hocine, président de la chambre nationale de l'agriculture, qui a soutenu que le problème du lait peut trouver sa solution si les pouvoirs publics élaborent «une stratégie» de sortie de crise. Le porte-parole de la Confédération a expliqué qu'il s'agit d'établir une cartographie du «bassin laitier» de l'ensemble du territoire et dans laquelle sont répertoriées les fermes d'élevage appartenant au holding Giplait qu'il faut mettre à la disposition des producteurs du lait. Ces exploitations de production de lait cru seront gérées par les producteurs et leurs propriétaires pour une durée de 10 années. Sur le même sujet, M. Alioui de l'UNPA a expliqué que ce projet consiste à «créer des entreprises avec la contribution des éleveurs et des producteurs de lait, faisant appel aux techniques multifonctionnelles de pointe, en matière d'élevage des vaches laitières, de fourrage et de production, pasteurisation et commercialisation du lait frais, contrairement aux procédés utilisés dans certaines exploitations agricoles». Allant dans le même sens, d'autres producteurs soutiennent qu'il y a lieu d'encourager toute forme de production de lait frais et encourager les exploitations familiales pour un véritable retour à la production locale. Le secrétaire général de l'Union des paysans algériens (UNPA) M. Alioui, hôte de la CIPA, indiquera que son Union «sera présente» afin que des relations se nouent entre véritables éleveurs ou fellahs et producteurs de lait désirant s'investir dans la filière. Revenant sur les subventions, le président du CIPA indiquera que les producteurs de lait pasteurisé attendent toujours leurs subventions des mois de septembre et du mois d'octobre. Il a estimé en outre qu'il est du devoir des pouvoirs publics de se pencher sur la problématique de la subvention qui est loin de représenter la différence entre le prix d'achat et le prix de vente du litre après transformation. Pour un premier temps, à la CIPA, l'on parle d'une subvention d'au moins 20 DA. M. Ziani signale que «les producteurs sont entre l'enclume et le marteau» . Il dira qu'ils ne peuvent faire indéfiniment de la charité.
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